Face aux demandes des clients, les guides doivent diversifier leurs activités

Règle numéro un, la sécurité. Pour Pierre dit « Pierrot » Lablée, guide de montagne de 79 ans à Superdévoluy, c’est le plus important. « Nous avons même été allumer un cierge à l’église », plaisante ce natif d’Allevard en Isère, sous les rires de ses clientes, Sophie et Céline. Ces dernières, en vacances avec leur famille, ont voulu se lancer un petit défi et réaliser leur première via ferrata à Saint-Etienne-en-Dévoluy. « On a choisi de prendre un guide pour cette sensation de sécurité », expliquent-elles. La via des Étroits monte en effet jusqu’à 70 mètres de hauteur. Aujourd’hui, la via ferrata représente la majorité des activités de Pierrot Lablée.

Le canyoning et la via ferrata en tête des demandes

Guide pendant 53 ans, il regrette une époque où son activité consistait principalement à emmener ses clients tutoyer les hauts sommets pendant plusieurs jours, à pieds, en alpinisme ou à skis. « Je prends toujours du plaisir, tempère le guide. Le cadre et les rencontres, ça aide, j’aime bien grimper donc je ne me plains pas. » Cependant, il a tout de même l’impression d’être limité aux activités « qui rapportent et dont les clients sont demandeurs » : la via ferrata et surtout le canyoning. « Pour le canyon, c’est comme à l’usine, le guide part avec des groupes de 10-15 personnes le matin, rebelote l’après-midi, parfois même en début de soirée. » Pour lui, ce n’est pas cela être guide. « Mais à part ceux qui ont une clientèle fidèle et peuvent leur proposer des séjours en haute montagne, on est forcé de prendre ce genre d’activités. »

L’automne et le printemps pour retourner aux sources

Au vu des tarifs pratiqués, cela peut se comprendre. Pour une demi-journée de canyoning, les guides facturent entre 40 et 45 euros par personne dans le sud du département. « Ça fait des belles journées, concède Pierre Lablée. Mais c’est un métier qu’on fait surtout par passion, je trouve ce genre d’activités vite répétitives. » Pour de la via ferrata, c’est entre 30 et 35 euros. Le guide ajoute que certains de ses pairs ont même ouvert des parcours d’aventure en forêt, comme celui du plan d’eau de Veynes. « On avait fait ça à une époque, ça nous permettait d’emmener les clients vers la via ferrata par la suite. Mais cela ne correspond pas à mon idée du métier de guide. »

Les guides réalisent le plus gros de leurs revenus en été car la demande n’est pas aussi importante le reste de l’année. Pourtant, c’est durant ces creux de la vague que Pierre Lablée pratique ses activités favorites : « En automne et au printemps, parfois même jusqu’à juin, les gens qui viennent me voir cherchent un guide de haute montagne, pas juste quelqu’un pour les sécuriser sur une via. » Il emmène alors ses clients faire du ski de randonnée ou des cascades de glace. Et en hiver ? « Oui en hiver ça m’arrive aussi mais je suis surtout moniteur de ski à cette période. » Question de demande encore une fois.

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