La Plagne : l’architecture de la station menacée par un décret de 2019

Du côté de la station de La Plagne, en Savoie, le décret venu de Paris sur la rénovation énergétique des IMH ne passe pas. « Ça ne m’étonne pas des Énarques. C’est une décision tout sauf raisonnable et pour laquelle nous n’avons pas été consultés », regrette Jean-Luc Boch, le maire de La Plagne-Tarentaise.

Jean-Luc Boch. Photo Le DL/Sylvain Muscio
Jean-Luc Boch. Photo Le DL/Sylvain Muscio

« Ils vont faire disparaître le patrimoine architectural qui existe depuis toujours »

L’impression qui domine chez l’édile et ses collègues de Savoie, est la méconnaissance du terrain chez les élites parisiennes. « Ils vont faire disparaître le patrimoine architectural qui existe depuis toujours dans nos stations. Au lieu de mettre en valeur l’unicité des territoires, on nous impose l’uniformité. Il n’y aura jamais de bâtiments haussmanniens dans le milieu rural », tacle le président de l’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) depuis 2020.

L’argument du risque d’incendie lié au bois, n’est pas valable selon lui. « On met des sparadraps sur une jambe de bois, comme si l’habillage en bois était responsable du feu. Il faudrait plutôt se concentrer sur les dangers internes d’une maison ». Il admet toutefois le besoin de renforcer les normes de sécurité des bâtiments.

L’aberration de son côté concerne également les contradictions politiques de l’Élysée. « On nous vend l’écologie mais on nous demande de mettre de l’acier, on nous vend du social mais les bailleurs ont déjà du mal à faire construire des logements à bas coûts », souligne-t-il.

Photo Le DL/Antoine Chandellier
Photo Le DL/Antoine Chandellier

La solution de l’imitation bois

Même si sa station ne dispose pas d’une quantité « industrielle » de logements contraints par la réglementation, la résidence de tourisme Le Mont-Blanc fait figure de cas concret.

« On était déjà contraint de changer la carcasse en bois et il semblerait qu’on ait trouvé la solution », évoque le maire en parlant de cette tour de 15 étages située à Plagne-Centre. Un composite en inox, qui visuellement et olfactivement ressemblerait à du bois, serait privilégié pour de futurs travaux. « Le bâtiment sera précurseur dans le nouveau système de rénovation énergétique. C’est une solution pour limiter la casse ».

Ce sujet propice au débat, sera abordé lors de l’assemblée générale de l’Association nationale des maires des stations de montagne, à La Clusaz, en septembre.

Article issu du Dauphiné Libéré

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