Nouvelle étape de montagne ce mercredi 10 juillet pour le peloton du Tour de France. Et c’est à travers le Massif central que les coureurs vont se disputer la victoire d’étape. Après un départ d’Évaux-les-Bains, l’arrivée sera jugée dans la station du Lioran, après 211 kilomètres de course. Avec un programme corsé : une ascension de première catégorie (Le Puy Mary Pas de Peyrol), deux de deuxième (col de Néronne et col de Pertus), deux de troisième (côte de Larodde et col de Font de Cère) et une de quatrième (côte de Mouilloux).
Une étape à travers les départements de la Creuse, du Puy-de-Dôme et du Cantal qui donne l’occasion de revenir sur les cols les plus mythiques du Massif central.
Le premier col franchi par le Tour de France en 1903
Le Tour de France s’est aventuré dans le Massif central dès la première édition en 1903. On ne parle pas de haute montagne mais de petits cols à basse altitude. Lors de la première étape entre Villeneuve-Saint-Georges et Lyon, longue de 467 kilomètres, les coureurs ont franchi le premier col de l’Histoire de la Grande Boucle : le col du Pin-Bouchain. Il se trouve dans les Monts du Lyonnais entre les départements de la Loire et du Rhône. Avec un sommet à 759 mètres d’altitude, il est le point culminant de la Nationale 7.
Le premier col à plus de 1000 mètres d’altitude
La deuxième étape de ce Tour 1903 est longue de 374 kilomètres et se court entre Lyon et Marseille. Là-aussi, le peloton s’aventure dans la partie orientale du Massif central. Après 70 kilomètres de course, les coureurs franchissent le col de la République. Culminant à 1161 mètres d’altitude dans les monts du Pilat, il relie Saint-Étienne à la vallée du Rhône. Au sommet, un panneau dit : « 1er col à plus de 1000 mètres franchi par le Tour de France cycliste le 5 juillet 1903 ».
Il a été escaladé à 13 reprises par la Grande Boucle. La dernière fois, c’était en 1997. La montée était classée en troisième catégorie et c’est Richard Virenque, maillot à pois sur les épaules, qui était passé en tête.
Les deux cols les plus hauts
Dans le Massif central, le Tour de France est passé au-dessus des 1500 mètres d’altitude dans deux cols. Le plus haut, avec un sommet à 1589 mètres, c’est le Pas de Peyrol. Il a déjà été grimpé par le peloton de la Grande Boucle à 11 reprises. La première fois en 1959, la dernière en 2020 avec une étape s’achevant au sommet du col. Le douzième passage du Tour a lieu ce mercredi 10 juillet. Une ascension de 5,4 kilomètres à 8% de moyenne classée en première catégorie.
Si vous passez au sommet, prenez le temps de découvrir le Puy Mary, juste au-dessus, à 1783 mètres d’altitude. Il s’agit du site le plus visité d’Auvergne. Il fait partie des sommets du monts du Cantal, vestige du plus grand stratovolcan d’Europe.
Le deuxième sommet le plus haut du Massif central où le Tour de France est passé c’est le Mont Aigoual. Il est beaucoup plus rare sur le parcours avec seulement deux passages, un premier en 1987 et une arrivée d’étape en 2020. Situé dans les Cévennes, entre les départements du Gard et de la Lozère, il culmine à 1565 mètres d’altitude. Mais la route qui y mène se fait sur une pente douce. En 1987, il était classé en deuxième catégorie. Et en 2020, son ascension longue de 8,3 kilomètres à 4% de moyenne n’est même pas inscrite au grand prix de la montagne.
Au sommet, vous pouvez profiter d’un panorama exceptionnel. Par temps clair, on peut voir les Alpes, les Pyrénées, le Puy de Sancy et même la mer Méditerranée.
Le col le plus dur
Le meilleur pour la fin. Ce sommet est à la fois le plus fréquenté et le plus dur du Massif central. En 2023, le Puy de Dôme a fait un retour fracassant sur le parcours du Tour de France.
35 ans sans cette montée mythique, c’était beaucoup trop long. À l’origine de cette absence, un différend financier entre les organisateurs de la course et les propriétaires du volcan. Puis en 2012, avec la construction du Panoramique des Dômes, la route est devenue plus étroite et interdite au trafic. Mais grâce à la volonté des équipes d’ASO de revenir au Puy de Dôme et à un dispositif technique allégé, la Grande Boucle a pu y revenir l’an dernier.
Malgré cette longue pause, la course est arrivée en haut du Puy de Dôme à 14 reprises. Largement suffisant pour faire partie de la légende du Tour. En 1964, sur ses pentes, le duel entre Jacques Anquetil et Raymond Poulidor atteint son paroxysme. L’image des deux champions épaule contre épaule est mythique. En 1975, le fait marquant est le coup de poing au foie donné par un spectateur à Eddy Merckx.
Seule ascension du Massif central à avoir été classée hors-catégorie, le Puy de Dôme en est sans aucun doute la montée la plus difficile. Une montée de 13,3 kilomètres à 7,7% de moyenne pour arriver à 1415 mètres d’altitude.
Appartenant au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2018, le Puy de Dôme est un des volcans les plus jeunes (environ 11 000 ans) de la chaîne des Puys. Un cadre naturel unique.