Tour de France : connaissez-vous le premier col de l’histoire de la Grande Boucle ?

Les premières étapes de haute montagne ont fait leur apparition sur le parcours du Tour de France en 1910 dans les Pyrénées et en 1911 dans les Alpes. Mais avant ce tournant décisif dans l’histoire de la Grande Boucle, la course avait exploré les autres massifs dès les premières éditions.

Le Tour de France est indissociable de ses cols légendaires, véritables juges de paix de la course. Mais quel est le tout premier col franchi dans l’histoire du Tour ? Si la plupart des passionnés répondent spontanément le Ballon d’Alsace, la réalité historique est un peu plus complexe. Il faut en fait remonter à 1903, année de naissance du Tour, pour trouver la véritable première ascension.

Le col du Pin-Bouchain : le vrai premier col, mais souvent oublié

Le col du Pin-Bouchain, situé à 760 mètres d’altitude dans le Massif central, entre Tarare et Roanne, dans la Loire, est le tout premier col franchi dans le Tour de France, dès sa première édition en 1903.

Ce col est franchi lors de la deuxième étape, entre Lyon et Marseille (374 km). Pourtant, à l’époque, cette ascension n’est ni mise en avant par les organisateurs, ni considérée comme un véritable défi pour les coureurs. Le profil de l’étape est alors essentiellement routier, et l’ascension du col passe presque inaperçue dans les comptes rendus de course.

Sommet du col de Pin-Bouchain. Capture Google Street View
Sommet du col de Pin-Bouchain. Capture Google Street View
Le profil de l'ascension

Depuis Tarare

  • Altitude au sommet : 760 m
  • Longueur : 9,7 km
  • Pente moyenne : 3,8%
  • 100 m les plus raides : 7,5%
  • Dénivelé : +365 m

 

Depuis Chirassimont

  • Altitude au sommet : 760 m
  • Longueur : 5,2 km
  • Pente moyenne : 4,6%
  • 100 m les plus raides : 9,8%
  • Dénivelé : +238 m

Le Ballon d’Alsace : le premier col de montagne mis en scène

En 1905, tout change avec le Ballon d’Alsace. Situé dans les Vosges, à 1 178 mètres d’altitude, ce col est intégré pour la première fois dans une étape entre Nancy et Besançon (299 km). À la différence du Pin-Bouchain, le Ballon d’Alsace est intentionnellement choisi comme défi montagneux.

Henri Desgrange, créateur du Tour, cherche à durcir la course après les polémiques de 1904. Il veut tester les coureurs dans un environnement plus exigeant. Le col est redouté, certains pensent même qu’il est impraticable à vélo. Et pourtant, René Pottier le franchit en tête, marquant le début d’une nouvelle ère.

Le profil de l'ascension la plus difficile

Plusieurs ascensions jusqu'au sommet du Ballon d'Alsace sont possibles. Voici ci-dessous le profil de la montée la plus difficile selon le site spécialisé Climbfinder.

Depuis Sewen

  • Altitude au sommet : 1178 m
  • Longueur : 12,9 km
  • Pente moyenne : 5,2%
  • 100 m les plus raides : 13%
  • Dénivelé : +673 m

Pourquoi cette confusion historique ?

Le mythe du Ballon d’Alsace comme « premier col » vient en grande partie de la mise en récit faite par Henri Desgrange lui-même. Il en parle comme d’un exploit fondateur. Le col devient aussi le symbole de l’entrée de la montagne dans le Tour, là où le Pin-Bouchain n’a jamais eu cet impact.

Cette confusion est entretenue depuis plus d’un siècle, car le Ballon d’Alsace représente la naissance du « Tour des grimpeurs », alors que le Pin-Bouchain fut un simple point de passage.

Aujourd’hui, ces deux cols restent accessibles aux cyclotouristes. Le Ballon d’Alsace attire toujours de nombreux amateurs, séduits par sa beauté et son histoire. Une borne René Pottier marque encore le passage de ce cycliste en tête au sommet en 1905 et en 1906. Le col du Pin-Bouchain, moins spectaculaire, mérite cependant une halte pour les passionnés de l’histoire du cyclisme.

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