Pour certains, ça pourrait être l’expédition de l’année, voire d’une vie. Pour lui, c’est juste une façon amusante d’occuper un jour férié.
Mercredi 30 avril et jeudi 1er mai, l’alpiniste haut-savoyard Charles Dubouloz a réalisé un périple montagnard assez musclé et, surtout, particulièrement fun. En tout cas à ses yeux !
Vélo puis alpinisme…
Vers 18 h 30, le premier jour, il a d’abord enfourché son vélo à Annecy, où il vit, pour prendre la direction de Chamonix. Soit une grosse centaine de kilomètres avec, déjà, pas mal de dénivelé. Arrivé au pied du mont-Blanc vers 22 h 30, il a à peine avalé un casse-croûte qu’il avait déjà changé de chaussures.
Exit les cales et place aux chaussures de randonnée pour entamer l’ascension de l’aiguille Verte (4 400 m). Une “petite” marche qu’il finira en crampons et qui durera… toute la nuit. « Je suis arrivé au sommet vers 7 heures du matin, la tête un peu fatiguée, mais c’était OK. »
… et enfin parapente
OK pour quoi au juste ? Et bien pour sortir la voile du sac à dos – il l’avait dès le départ d’Annecy – et sauter dans le vide. Un vol en parapente d’une heure et demie au-dessus des Drus qui l’a amené jusqu’à son vélo, resté accroché à “Cham”.
Il était alors l’heure pour lui de rentrer au bord du lac. Une dernière mission pour le moins ardue : « Je pensais m’arrêter à Bonneville ou Sallanches pour prendre un gros petit-déjeuner, mais tout était fermé, je n’ai rien trouvé pour grailler ! J’ai failli finir en croix ! »
De retour à la maison vers 15 heures le deuxième jour, Charles Dubouloz s’est trouvé un peu « euphorique, excité » par ce qu’il venait de vivre. S’est-il enfin reposé ? « À peine. Le lendemain, je suis parti dans les Pyrénées espagnoles avec un pote pour aller grimper à nouveau ! »
« Je place la sécurité avant tout »
Cette expérience – qu’il qualifie de « mon petit triathlon à moi » -, l’alpiniste ne l’avait pas vraiment préméditée. « Quelques jours avant, j’avais repéré que les conditions de vol étaient pas mal à l’aiguille Verte. Comme je n’avais jamais décollé de là-bas, je me suis dit que c’était le moment. Faire ce genre de chose, un peu au débotté, j’aime bien, je trouve ça rigolo. »
Faut-il également voir dans cet enchaînement une manière pour lui de repousser encore ses limites ? Après tout, notre homme, qui a été le premier à gravir Les Grandes Jorasses en solo et en hiver par la voie dite “Rolling Stones”, est abonné à l’adrénaline.
« Pas vraiment, répond-il posément. Dans tout ce que je fais, je place la sécurité avant tout. Si j’étais arrivé en haut de l’aiguille Verte carbonisé, je n’aurais pas sauté, je serais tranquillement redescendu à pied, ça m’est déjà arrivé. » Le long de la route du retour, il a également posé le vélo dans l’herbe trois ou quatre fois pour profiter de microsiestes réparatrices.
Enfin, Charles Dubouloz précise que son aventure du 1er mai, il ne l’a pas vécue totalement seul. « Pour faire l’aiguille Verte, j’étais avec deux personnes que j’ai croisé sur place et qui avaient le même projet que moi. Et pour le vol en parapente, il y avait même un quatrième larron qui nous avait rejoints en cours de route. »
Article issu du Dauphiné Libéré.