Ski de randonnée : pourquoi les tracés se multiplient en station

Grande station, station moyenne ou station-village, toutes ont désormais leur itinéraire indépendant, permanent, balisé et sécurisé de ski de randonnée, avec descente par les pistes de ski alpin. La petite niche du ski-alpinisme a bien grandi, l’hiver du Covid est passé par là pour doter la discipline d’une nouvelle pratique : avec les skieurs-alpinistes de compétition (les “collants-pipettes”) et les adeptes de la free-rando plaisir cohabitent désormais les néophytes, ascendants citadins en recherche de fitness-cardio.

« Des pratiquants de plus en plus nombreux »

Dans un essor similaire à celui du trail, le créneau est dynamique. La “peau de phoque”, pratique printanière devenue trois saisons, séduit pratiquants et stations qui, au nom de la diversification et de la sécurité, étoffent leur offre. Les marques, avec une gamme de matériel étendue, et les magasins pour les locations, ont suivi la trace. Des temples du ski alpin comme Val Thorens (avec Petite et Grande Sud) et Méribel (avec l’itinéraire du Pic bleu) proposent de nouveaux parcours cet hiver pour démocratiser la discipline.

« Il y avait un double besoin : pour les clients d’avoir un itinéraire accessible en dehors des pistes et pour nous d’offrir un cadre de pratique sympa et sécurisé à des pratiquants qu’on constate de plus en plus nombreux. On en retrouve régulièrement qui montent le long des pistes », explique Séverin Garcia, qui gère le Pic bleu pour Méribel Alpina. L’itinéraire du Pic bleu, au départ de Méribel Village, avec ses 5,5 km et 600 m de dénivelé proposent différentes ambiances (en forêt, sur le golf…) et des panoramas sur la vallée des Allues et ses sommets, avec trois sorties pour redescendre par des pistes bleues et vertes. « Ouvert aux mêmes horaires que le domaine skiable, il est damé, balisé et contrôlé à la montée et permet une descente sécurisée. »

Photo Le DL/Baptiste Savignac
Photo Le DL/Baptiste Savignac

« Ces itinéraires ouvrent l’activité à des gens qui n’iraient pas seuls »

À Arêches, Mecque du ski de rando, trois “traces” sécurisées et patrouillées offrent 9 kilomètres d’itinéraires depuis une décennie. « L’expérience est positive. Tout pratiquant, même débutant, peut évoluer en sécurité, à la montée comme à la descente par les pistes : ça a enlevé une grande partie des randonneurs sur les pistes. La pratique est de plus en plus prisée sur ces traces, avec des citadins qui ne connaissent pas forcément la montagne », reconnaît Jean-Pierre Mirabail, président de la Semab (les remontées mécaniques). Arêches-Beaufort étant une des rares stations à développer un modèle économique, avec la création d’un forfait randonneur. « Si la Trace pro au Planay est gratuite d’accès, ce forfait permet d’accéder aux Traces bleue et rouge sur le plateau du Cuvy, ou encore pour certains de se rapprocher du Grand Mont ou de la Grande Journée. Ce chiffre d’affaires piétons augmente progressivement, il participe financièrement à l’entretien régulier des traces. »

Président du Comité départemental des clubs alpins de montagne, Jean-Luc Crambade ne voit pas d’un mauvais œil le développement de ces itinéraires et de cette nouvelle pratique. « Ils ouvrent l’activité à des gens qui n’iraient pas seuls, ou même accompagner, en dehors des domaines sécurisés. C’est plus une activité physique, un footing avec des skis de rando, qu’une activité de montagne, mais qui peut encourager la pratique derrière. Certains commencent par là et, si ça leur plaît, se lancent dans le domaine montagnard. D’où l’importance de la prévention et de bien inculquer le réflexe du triptyque de sécurité (DVA, pelle, sonde). » Une voie de plus dans un de ski de randonnée qui connaît une véritable explosion depuis l’hiver du Covid…

Les 22 et 23 mars, le Grand Parcours du Caf au col de la Vanoise

Le Comité départemental des clubs alpins français (Caf) organise, les 22 et 23 mars, le Grand parcours ski de rando au refuge du col de la Vanoise.

Ouvert à tous, y compris débutants complets. L’occasion de découvrir, s’initier à l’activité ou perfectionner sa technique.

Le samedi, les parcours à thèmes sont ponctués d’ateliers qui permettent de découvrir toutes les facettes : conversions, pente raide, ski en toutes neiges, remontée de couloir, orientation, recherche de détecteurs de victime d’avalanche (DVA), respect de la faune en hiver, etc.

Le dimanche, les randonnées d’application emprunteront des itinéraires sélectionnés pour leur intérêt technique et esthétique.

Chaque jour trois parcours : découverte (dénivelé maximum de 500 m/pente < à 30°, aisance en piste rouge requise), progression (dénivelé de 800 à 1 100 m/pente 30° - aisance en piste noire) et autonomie (dénivelé de 1200 à 1500 m/pente de 40° - maîtrise descente toutes neiges/technique alpine).

Le samedi à partir de 17 h, des conférences du parc national de la Vanoise (sur le gypaète et les zones de quiétudes des animaux) et des ateliers, suivis d’un repas, inclus dans l’inscription.

Article issu du Dauphiné Libéré

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