L’histoire prend parfois de curieux détours. Sommet emblématique du Genevois, le Salève n’avait plus les honneurs du Tour de France depuis… 1992. Une si longue absence.
« On avait imaginé une arrivée en 2013 mais c’est une zone humide, très protégée, et on avait finalement opté pour le Semnoz » rappelle Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, jamais avare quand il peut « mettre en valeur des cols qui ont fait l’histoire du Tour et aller chercher de nouvelles ascensions ».
Avant l’inédit plateau de Solaison, c’est donc un retour aux sources qu’offre le Salève, sublimé pour la première fois en 1973 par le fougueux Luis Ocana. « Mon obsession, c’est que les jeunes rêvent devant tel ou tel champion, tel ou tel col comme j’ai rêvé gamin. Et oui, la demi-étape du matin (entre Divonne et Gaillard) en 73, c’est quelque chose qui m’a fait rêver. »

Un profil effrayant
Au cours d’une étape qui s’élancera de Champagnole, le Salève se dressera, à près de 50 kilomètres de l’arrivée, comme la première difficulté de la journée. Avec un effrayant profil. « Il y a quatre belles montées sur le Salève, on a choisi la plus raide » admet, sans précautions, Thierry Gouvenou, le directeur technique du Tour de France.
Après Collonges-sous-Salève et le lieu-dit Le Coin, la montée du col de la Croisette propose une ascension féroce de 4,7 km…à 11,2 % de moyenne. « Ce sont des pentes qu’on trouve rarement sur les cols français, avance encore Gouvenou. À un gros rythme, ça va faire des dégâts. »

- Quinzième étape
- Dimanche 19 juillet 2026
- Champagnole (Jura) - Plateau de Solaison (Haute-Savoie)
- 184 km
Une rampe de lancement pour un final ébouriffant (près de 4000 mètres de dénivelé sur les 70 derniers kilomètres) qui verra encore les coureurs affronter une bosse redoutable à la sortie d’Arbusigny et l’approche vallonnée de Solaison par le plateau des Bornes. Une jolie manière de remettre le Salève, escaladée pour la cinquième fois de son histoire, sous les projecteurs.
Article issu du Dauphiné Libéré