Tunnel du Mont-Blanc fermé : dans la rampe d’accès, les cyclistes se défient sur Strava

Dans les épingles de la rampe d’accès au tunnel, ils taillent leurs plus belles courbes. Ils sont cyclistes, skateurs ou adeptes de monoroues gyroscopiques et profitent de la fermeture de l’ouvrage reliant Chamonix à Courmayeur pour monter et dévaler les trois kilomètres de route reliant le rond-point de la vigie, à l’entrée de Chamonix, et le début du tunnel.

Le revêtement lisse de cette large route a de quoi faire rêver plus d’un amoureux des descentes à grande vitesse. Alors, quand cet axe de transit international ferme ses portes pour trois mois et demi afin de procéder à d’importants travaux de voûte, les riders dans l’âme voient là une nouvelle opportunité d’exprimer leurs multiples talents.

Un calme covidien

Un nouveau terrain de jeu plutôt sûr puisque le trafic se limite aux ouvriers mobilisés sur le chantier du tunnel et aux quelques randonneurs venus arpenter les environs. Il suffit d’ailleurs de s’y aventurer pour constater le calme covidien qui règne sur cette route nationale où d’ordinaire circulent chaque jour des milliers de camions.

Ce ne sont pas les péagistes installés dans leur cabane posée 300 mètres avec le tunnel qui vous diront le contraire. « Depuis le 1er septembre et la fermeture du tunnel, on voit passer de nombreux cyclistes et même des piétons qui trouvent amusant de se promener sur cette route déserte », confie l’un d’eux avant d’être interrompu par l’arrivée d’un motard.

« Vous cherchez à aller en Italie », demande-t-il à ce dernier, car malgré toute la signalisation en place, quelques rares conducteurs montent malgré tout jusqu’à l’entrée du tunnel côté chamoniard. « Non, je me balade simplement », lui répond le pilote troquant les deux roues de sa moto pour sa longboard, avec laquelle il compte bien filer à travers les longues lignes droites et les quatre virages en épingles de cette rampe d’accès.

La chose n’est d’ailleurs pas si nouvelle puisqu’après l’incendie survenu en mars 1999 et les trois ans de fermeture qui ont suivi, la jeune génération décomplexée de Chamonix, l’étoile filante Marco Siffredi en tête, avait également pris pour habitude de « rider » la rampe d’accès du tunnel.

Un segment sur Strava

Deux décennies plus tard, un nouveau phénomène s’est toutefois emparé de la route menant à l’infrastructure transperçant le massif du Mont-Blanc. À l’heure où la data s’est invitée dans le quotidien des sportifs, ces derniers, armés de leurs capteurs de puissance et de leurs compteurs kilométriques, s’affrontent à distance sur la route nationale dépeuplée.

Sur l’application Strava, un segment a même vu le jour lors de la première fermeture de trois mois et demi l’an dernier. Plus de 75 tentatives pour battre le record de cette montée régulière et jamais trop raide ont été enregistrées. Le plus rapide pour parcourir ce segment de 2,56 kilomètres pour 142 mètres de dénivelé positif n’a mis que 5 minutes et 59 secondes. Mais peut-être que la ou les futures fermetures du tunnel nécessaires pour que puisse être rénovée entièrement sa voûte permettront à d’autres cyclistes affûtés de battre ce temps.

Article issu du Dauphiné Libéré

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