Une douce transition dans la Chartreuse : « On n’a pas de solution toute faite »

Si l’avenir de la station de ski Saint-Pierre-de-Chartreuse/Le Planolet est encore flou à long terme, il est désormais tranché pour les cinq prochaines années. C’est en effet l’association Nouvelles traces en Chartreuse qui vient d’être choisie pour exploiter la station.

Enfin, une toute petite partie seulement : seul le domaine du Planolet, situé principalement sur la commune de Saint-Pierre-d’Entremont et dédié aux skieurs débutants, est concerné avec ses cinq téléskis.

Une délégation de service public…

Un choix pleinement assumé par la communauté de communes Cœur de Chartreuse qui a voté à l’unanimité pour cette nouvelle délégation de service public, lors du dernier conseil réuni début octobre. L’association exploitait déjà le Planolet, l’hiver dernier, dans le cadre d’une délégation temporaire, avec un coût de fonctionnement réduit grâce à l’engagement de bénévoles.

Par ailleurs, une autre délégation de service public pourrait être signée, d’ici le début de la saison d’hiver, pour l’exploitation des télésièges du secteur des Essarts et du Creux de la neige à Saint-Pierre-de-Chartreuse. Une procédure avait été lancée au tout début de l’été, après la demande formulée par un exploitant privé. « La collectivité est en phase de négociation », informe Anne Lenfant, la présidente de Cœur de Chartreuse.

… pour réduire pour les coûts

L’intercommunalité affirme là sa volonté de ne plus gérer la station en régie directe, comme ce fut le cas lors de la saison 2022-2023 (*). Mais elle n’abandonne pas pour autant la compétence ski alpin qu’elle a récupérée depuis 2016. « Depuis l’origine, la station est déficitaire, ce que confirme le dernier rapport de la Chambre régionale des comptes. On ne veut plus mettre de l’argent pour boucher le déficit de fonctionnement », prévient Anne Lenfant. Et la maire d’Entremont-le-Vieux de rappeler que la communauté de communes a hérité d’une dette d’1,5 million d’euros qu’il faudra rembourser… jusqu’en 2043.

De ce fait, Cœur de Chartreuse ne veut plus exploiter les téléportés de la station (trois télésièges et une télécabine) dont « le coût financier et humain est trop important ». Sans compter le réchauffement climatique qui réduit de plus en plus l’enneigement (la saison dernière, le Planolet a fonctionné uniquement six jours étalés sur une période d’un mois).

Photo le DL/Stéphane PILLAUD.
Photo le DL/Stéphane PILLAUD.

Transitionner… mais comment ?

Face à cette situation critique que partagent de nombreuses stations de moyenne montagne, comme l’Alpe du Grand Serre , la communauté de communes a engagé une réflexion sur la transition de son modèle, vers un tourisme quatre saisons. Dès 2021, un collectif de volontaires, associant des socioprofessionnels, des habitants et des élus, s’est constitué.

Appuyé par des aides publiques (notamment le programme Avenir Montagne ingénierie), ce groupe de travail continue aujourd’hui de se réunir à intervalles réguliers pour imaginer le futur de la station, au-delà du ski. « L’idée est de travailler pour une transition cohérente, où chacun – acteurs publics et privés – a sa place. On n’a pas de solution toute faite. »

Pour l’heure, aucun projet n’est arrêté, notamment pour les téléportés qui, même à l’arrêt, coûtent de l’argent à la collectivité (en assurances et branchement électrique). Une réunion publique sera prochainement organisée par le collectif pour informer de l’avancée de ces travaux.

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