Val Thorens : modernisation express pour le téléphérique de Caron

Il règne comme un vent de soulagement à Val Thorens. Moins de 11 mois après l’accident qui a privé la station de son emblématique téléphérique de Caron , l’hiver dernier, les deux nouvelles cabines sont arrivées de l’usine Calag Gangloff à Langenthal (Suisse) par convois exceptionnels, mercredi après-midi 8 octobre. Elles ont été acheminées à 2 400 mètres d’altitude, par un camion huit roues motrices de Sofatrans. L’installation s’est achevée le vendredi 10 octobre.

« Depuis le début, ça a été une sacrée course contre la montre », souffle Pierre Josserand, pionnier de la station et président de la Setam (la société de remontées mécaniques). « Les équipes de la Setam ont été remarquables. Au départ, on nous avait quand même dit qu’il fallait refaire le téléphérique complètement. »

Au-delà du coût de 20 millions d’euros, c’est la durée d’indisponibilité d’une remontée phare des Trois Vallées (depuis 1982, elle permet de monter à 3 200 m d’altitude) qui avait de quoi inquiéter. Même si Val Thorens a su faire sans, l’hiver dernier, grâce à la télécabine d’Orelle-Caron, sur la face mauriennaise de la Cime. « On a beaucoup travaillé avec le STRMTG, notre administration de tutelle, et avec les anciens qui ont construit Caron, par exemple pour les calculs de la charpente de la gare supérieure. Rémy Chantegros est revenu avec ses cahiers : ça a simplifié les choses ! »

Une revue du téléphérique

La Setam en a profité pour moderniser son téléphérique, déjà retouché en 2019 (Poma avait refait les plans inclinés de chaque ligne qui supportent les deux contrepoids de 450 tonnes), et améliorer la sécurité. Les quais d’arrivées de la gare supérieure ont été revus. « Pour les cabines, nous avions trois options : réparer, réparer et améliorer ou des cabines neuves. » Même si les cabines dataient de 2013, c’est le troisième scénario qui a été retenu pour 2,5 millions d’euros ; sans toucher le plan prévisionnel d’investissement et les projets de modernisation de Moutières et Trois Vallées 2.

Les jeudi et vendredi 9 et 10 octobre, les équipes de la Setam ont finalisé l’installation des cabines (une rouge, une grise) de 12 tonnes chacune à leurs suspentes sous les câbles porteurs de 67 mm de diamètre. « Elles sont mieux finies, avec un système d’ouverture-fermeture plus moderne, souligne Pierre Josserand. En 1982, le téléphérique de Caron avait marqué le renouveau de Val Thorens , et le point de départ d’une nouvelle aventure pour Poma (avec des constructeurs suisses comme sous-traitants). »

Plus qu’une réhabilitation, ces nouvelles cabines sont un symbole de renaissance. Mais la course contre la montre n’est pas finie. Profitant de l’inactivité, la maintenance du seul pylône de la ligne de 2,52 kilomètres a été faite, tout comme la grande inspection initialement prévue en 2027. Il reste les raccordements électriques, la maintenance des cavaliers de ligne, la visite annuelle, un audit du STRMTG et l’autorisation finale de la préfecture. L’objectif est d’être prêts pour la Grande Première et l’ouverture le 22 novembre.

Sous la voie 2 du téléphérique, une cuve de 8 m3 , enrobée de résistances pour éviter le gel, a été installée sur des vérins. Hors exploitation avec des passagers, elle sera accrochée sous la cabine en mode transport avec charge, pour acheminer 7 500 litres d’eau, deux à trois par semaine, vers le complexe Caron 3 200, construit au sommet et doté d’une station d’épuration. En haut, à l’aide d’un tuyau chauffé, il ne faudra que dix minutes pour alimenter le bâtiment de manière gravitaire. Encore une innovation des services techniques de la Setam.

Article issu du Dauphiné Libéré

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