À jamais les premiers. Les 21 et 22 septembre, Châtel et la Vallée d’Abondance devaient marquer d’une pierre blanche la jeune histoire du gravel en France. Discipline émergente, la pratique a pris racine aux États-Unis, au cœur du Midwest, voilà une quinzaine d’années.
« Le gravel, c’est l’ultra du vélo ! »
Très vite populaire auprès d’une communauté en quête d’aventure et de dépassement de soi, ce sport en plein essor combine toutes les pratiques du vélo. « Il accueille aussi bien les routiers que les vététistes et les cyclocrossmen car il permet d’alterner entre la route et les chemins pour plus de sécurité » éclaire Vincent Dedieu, président de la commission gravel à la Fédération Française de Cyclisme. « On s’intéresse à cette discipline depuis quatre ans avec la volonté de ne surtout pas dénaturer sa nature tournée vers l’évasion et la découverte du territoire au milieu de paysages magnifiques. Le gravel, c’est l’ultra du vélo ! »
S’il reste, à ce jour, une goutte d’eau dans l’océan de la FFC et ses 110 000 licenciés, il vient d’enregistrer la plus forte progression avec un nombre de pratiquants quasiment triplé (138 à 301). Un potentiel confirmé à travers le chiffre d’affaires des boutiques de cycles où le vélo gravel a été le plus vendu en 2023. Et ce n’est aussi certainement pas un hasard si les stations, confrontées au changement climatique, ont fait de ce sport leur nouveau cheval de bataille après l’explosion des bikes park dédiés au VTT.
En France, Millau demeure la seule étape française au calendrier de la Coupe du monde de gravel quand Châtel aurait dû enfiler, courant septembre, le costume de premier organisateur des championnats de France. Une épreuve finalement annulée faute de participants dans certaines catégories (jeunes et femmes) de cette discipline où le voyage prédomine encore sur la compétition.
Les championnats du monde 2027 en Haute-Savoie
Avant cela, Grand-Champ (Morbihan) s’était positionné le premier avant de renoncer pour un problème logistique. Si Nice s’est aussi porté candidat quand Les Causses ou Les Deux-Serres postulent déjà pour les « France » 2025, la station des Portes du Soleil avait pu rafler la mise sous l’impulsion de Michel Callot, président… haut-savoyard de la FFC. Une manière de s’appuyer sur le savoir-faire local. « On détient le vécu de six éditions de la cyclosportive Châtel Chablais Léman Race » valide l’ancien pro Sébastien Medan. « Et cela fait deux ans que l’on propose notamment 125 km d’ultra gravel non chronométré. C’était aussi cohérent avec la perspective des championnats du monde 2027 en Haute-Savoie. »
Article issu du Dauphiné Libéré