On les déteste plus souvent qu’on en raffole…
Les champs de bosses font cependant autant le malheur de certains skieurs que le bonheur d’autres, souvent plus aguerris de la spatule. Quoi qu’il en soit, les bosses, on ne le fabrique pas, elles se font toutes seules !
Comment se forment-elles ?
Elles sont en effet formées par le passage répété des skieurs et le relief. Leur forme, leur nombre et leur taille dépendent de plusieurs paramètres qui entrent en jeu : taille, poids et vitesse du skieur justement, son niveau de ski, la taille de ses skis, mais également la qualité de la neige et la pente de la piste. Tout cela relève même de la physique et le phénomène de répartition tel un réseau de losanges a été étudié par des chercheurs.
En clair, au fur et à mesure des passages, la neige s’accumule dans certaines zones et lorsque les tas dépassent une certaine taille, les skieurs choisissent de les contourner. Mais en faisant cela, ils contribuent à accentuer les creux et… les bosses.
« Quand les skieurs descendent une piste, pour schématiser, ils ont tendance à faire une piste en V. Comme ils skient souvent au milieu, la neige part de chaque côté. Notre but, c’est donc de reprendre toute cette neige des bords, couper les bosses et remettre la neige au milieu pour que le matin, la piste soit impeccable », explique Pascal Bobo, responsable du damage dans la vallée du Giffre.
L’influence du type de neige
En clair, les bosses, eux, ils ne les fabriquent pas : « Au contraire, on les coupe, on les casse. » Et aujourd’hui, avec les machines à treuil, ils passent quasiment partout et rien de leur résiste. Des pistes sont toutefois plus sujettes à la formation de bosses, suivant la pente et la fréquentation, suivant le mois aussi…
« Quand c’est bien dur, bien gelé, il y a moins d’impact qu’avec une neige de fin de saison. Quand ça commence à fondre sur les parties basses, c’est de la neige molle, les skieurs s’enfoncent vite dedans », poursuit Pascal Bobo. Et pour les dameurs, c’est donc encore plus de travail car « l’adhérence n’est pas la même avec les machines, il n’y a plus de cohésion ou très peu de la neige, c’est du gros grain mouillé », note-t-il.
Pour travailler une piste raide toute en bosses, les dameurs connaissent cependant tous les rouages, en marche avant et marche arrière « et on la fraise et parfois juste en passant on arrive à couper les bosses », résume Pascal Bobo.
Son terrain de jeu, il le connaît sur le bout de la lame et sur le Grand Massif, toutes les pistes avec un pourcentage un peu raide comme Aigle, le haut de Marmotte, Paccoty sur Morillon ou le haut de Sairon sont connues pour vite se bosseler.
Le cas des bosses volontaires
Les seules bosses qui sont alors créées, sont celles dans les “parks” pour le freestyle par exemple, mais ce sont des bosses bien spécifiques : « Tout est fait à la machine et peaufiné à la main par les shapers », relève le responsable. Aucune machine spécialisée n’est nécessaire : « On se sert de celles pour les pistes. C’est juste une dameuse avec des débattements d’accessoires plus importants. Ça monte plus haut et descend plus bas, c’est plus maniable », conclut Pascal Bobo.
Loin des bosses que l’on retrouve sur les domaines skiables pour les amateurs de glisse lambda, pour les compétitions de skis de bosses, c’est plus ou moins la même histoire. Des machines font le travail à la base mais pour le reste, là encore, les entraînements à répétition et les passages à la chaîne des athlètes permettent d’avoir ces pistes si spécifiques et impressionnantes.