Kilian Bron, vététiste de l’extrême : « Je me considère comme un aventurier »

Le vététiste annécien Kilian Bron présente son dernier projet vidéo tourné en Turquie.
Le vététiste annécien Kilian Bron présente son dernier projet vidéo tourné en Turquie.

Le choix du tournage

« Souvent, quand on me demande mon activité, je réponds que je fais du vélo mais cela représente un infime pourcentage. La casquette qui me plaît le plus est celle de réalisateur où l’on réfléchit au concept avant même de déterminer la destination, les équipes et la logistique. J’adore réfléchir à toutes ces histoires. Avant chaque projet, j’ai 60-70 % en tête mais je me refuse d’aller plus loin car cela enlève la part de voyage, de découverte et d’aventure.

C’est ce qui me fait pourtant de plus en plus peur. Tu as beau planifier, tu sais que chaque jour, il va t’arriver un truc malgré tes expériences précédentes. C’est chouette car cela fait partie du voyage mais cela a aussi un côté stressant et cela peut faire la différence sur le rendu final. Savoir rebondir amène toujours un vrai travail de créativité. »

Kilian Bron. Photo Le DL/Florent Cotté
Kilian Bron. Photo Le DL/Florent Cotté

Le choix de son équipe

« Une vidéo de cinq minutes, c’est trois mois de voyage. Cela représente 0,1 % de tout ce que l’on vit pendant cette période. Le documentaire « Fuego » a permis de montrer tout cela en mettant en lumière mes équipes. On est cinq, au grand maximum, sur les tournages. Pour moi c’est la limite pour davantage de flexibilité. J’adore me retrouver à trois avec un vidéaste et un photographe.

Sur les moyens humains, il y a aussi les musiciens car on réalise les musiques de chaque projet, les effets sonores, la confection des tenues, les partenaires… Au final, cela représente une trentaine de personnes qui s’impliquent. »

Le choix des destinations

« Quand on parle du concept global, la destination est une branche parmi d’autres. La manière de filmer, ce que je vais faire sur le vélo ou l’interaction des gens en sont des autres.

Par exemple, dans « Follow the light »  en Turquie, on a tout construit autour de la destination avec ce ballet de montgolfières chaque matin.

À l’inverse, sur un autre projet où l’on cumulait plusieurs sports différents comme « Outdoor Synchrony »  avec Victor Daviet, Nathan Paulin , les Souls Flyers, Michel Lanne… la destination devient entre guillemets secondaire à condition d’aller sur notre terrain d’expression. En revanche, j’adore aller dans des pays moins développés que les nôtres pour retrouver une liberté de faire. Cela permet de revenir aux racines et à la nature, la vraie, avec des personnes vraies qui n’ont pas forcément de filtres. J’adore me retrouver au milieu de ces gens-là. »

Le choix de la sécurité

« Je me considère comme un aventurier. J’explore et je teste mes limites même si parfois, on est borderline. J’en ai conscience et c’est discutable. C’est presque égoïste parfois car je ne suis pas tout seul alors qu’il m’arrive de prendre des risques où je ne maîtrise pas tout. Certaines personnes ne peuvent pas le comprendre et je peux le comprendre. On n’est pas tous sur la même longueur d’onde et heureusement.

Le danger, c’est de vouloir toujours repousser cette adrénaline. Avec le risque de ne pas se rendre compte de ce que tu fais car tu l’as déjà fait une fois donc tu peux le refaire. Ce qui est dangereux, c’est la surenchère car l’adrénaline, c’est comme une drogue. Tu t’habitues et ta dose ne te satisfait plus à un moment donné donc tu vas prendre des risques inconsidérés pour te sentir bien. Il est donc important de trouver le bon équilibre. Cela vient avec l’âge. C’est aussi une question de caractère. »

Article issu du Dauphiné Libéré

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