« Je n’ai pas la sensation d’aller travailler »
Se lancer dans l’aventure de vidéaste indépendant représente un certain engagement. « Il n’y a pas d’équilibre dans ma vie, je suis tout le temps dans le rush. Mais, est-ce que la vie est faite pour être équilibrée entre la vie personnelle et le travail ? Je ne sais pas, quand je me lève le matin je n’ai pas la sensation d’aller travailler » raconte Simon Dugué, vidéaste outdoor installé à Arêches-Beaufort.
Ralentir pour passer le relai
Fort d’une certaine expérience, Jordan Manoukian, co-fondateur de Mountainslegacy, a su ralentir le rythme et apprécie de partager son savoir aux nouvelles générations : « Il y a trois ans, j’ai été victime d’une blessure au dos, qui a duré un an. Maintenant, avec le recul, je pense que mon corps a dit stop. Je suis capable de faire un pas en arrière et de prendre plus de temps, de refuser des projets, de faire des passes décisives à des potes. Je pense avoir aidé des jeunes à lancer leur carrière, aujourd’hui ils ont une vingtaine d’années et sont déjà hyper professionnels. Ils sont capables de couper quand c’est nécessaire. »
« Je préfère défier les déséquilibres que trouver l’équilibre »
La question de l’équilibre n’est pas anodine. Face aux risques pris dans l’exercice de leur activité, la remise en question fait partie de leur quotidien. « Je préfère défier les déséquilibres que trouver l’équilibre » lance Antoine Mesnage, vidéaste et professionnel de highline. « Ça fait cinq ans que je vis de ce métier, c’est ultra-concurrentiel. Chaque jour de ma vie est dingue, je fais ce que j’ai toujours voulu faire et je n’ai pas l’impression de bosser » poursuit celui pour qui la notion d’équilibre, notamment sur la corde, a rythmé sa vie.
Toutefois, avec l’entourage, ce n’est pas toujours aussi simple : « Le boulot passe avant tout, ce n’est pas toujours facile avec la famille, qui peut parfois ne pas comprendre. Après, notre métier dépend aussi de la météo, les jours où il pleut, on ne bosse pas, si un week-end il fait beau, on annule ce qu’on avait prévu, pour y aller. »
Article issu du Dauphiné Libéré