Devenir champion du monde de ski de vitesse ne s’improvise pas. « J’ai commencé à six ans », détaille Simon Billy, qui tentera, du 18 au 25 mars, de défendre son titre de champion du monde de la spécialité. Mais aussi de battre le record du monde de vitesse, établi à 254,958 km/h, en 2016, par Ivan Origone (chez les femmes, le record est de 247,083 km/h, depuis la performance de Valentina Greggio). « Chaque année, je faisais des compétitions pour les jeunes. » Le compteur grimpe également, après des premiers essais à 80 km/h. « On passe rapidement la barre des 100 km/h. Mes petits frères, qui ont 8 et 9 ans, ont fait 110 km/h récemment. »
Mais n’est-ce pas un peu irresponsable de se lancer à une telle vitesse sur une piste, même si elle est parfaitement préparée ? « Ce n’est pas dangereux, même si ça parait impressionnant quand on le dit et qu’on fait le parallèle avec la voiture. Quand on voit les gens se balader sur les pistes, beaucoup sont à 80 km/h. Ici, on est sur une piste sécurisée, où il n’y a pas d’obstacle. Quand on est sur des skis, on est plutôt rassuré. »
Un matériel sur mesure
Ces skis, parlons-en. N’allez pas croire qu’ils prennent es premières lattes venues pour s’y jeter. « J’ai des skis de 2m38, qui font 10 cm de large et 93mètres de rayon, qui sont faits pour aller tout droit. Ils sont ultra stables et ultra rigides, taillés pour chercher vitesse en ligne droite. » La combinaison en latex ultra moulante, taillée sur mesure pour chaque skieur, ainsi que le casque et les ailerons conçus en fonction de la morphologie des athlètes, aide également à aller vite.
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Un entraînement précis
Mais le matériel ne suffit pas, encore faut-il savoir y faire. « J’ai eu la chance d’avoir mon père qui m’a coaché, sur piste de Vars, pour augmenter progressivement la vitesse », se souvient Simon Billy. « A 180 km/h, on commence à sentir réellement la vitesse et l’élément air qui influe sur la performance. Il y a ensuite un autre pallier, à 220 km/h, là où commencent les sensations du ski de vitesse, avec les skis qui flottent dans l’air et le plaisir qui monte. Pour ça, il faut s’entraîner physiquement, techniquement et mentalement. » Un travail avant tout basé sur la quête de l’aérodynamisme. « Il faut caler la position du skieu. C’est un petit peu comme la Formule 1. »
« La veille, on ne dort pas de la nuit »
Et la peur dans tout ça ? « La peur est présente quand on a des runs à record, avec des vitesses élevées », assure Simon. Il faut dire que sur la piste de Vars, où la pente atteint les 98% au départ, on passe de zéro à 200 km/h en six secondes. « On a évidemment peur de tomber, ce qui m’est arrivé en 2017. Je me suis fait mal et je ne veux plus que ça m’arrive, donc je me prépare plus sérieusement. Quand on est au départ, la peur s’en va, on est dans notre bulle, mais la veille, on ne dort pas de la nuit. »
Enfin, pour battre le record, Simon et ses adversaires auront besoin d’un coup de pouce de la météo. « La vitesse de la piste de Vars, qui est la seule où on peut battre le record du monde, dépend totalement la nature. Pour que la pente soit bonne, il nous faut beaucoup de neige. Cette année, on semble l’avoir donc c’est cool. Ce sont des conditions qui nous font défaut depuis 2016. » Cette année-là, Simon avait skié à un peu plus de 252 km/h.
Restera à voir si le temps est bon lors de la semaine dédiée au record. « On a une fenêtre d’une demi-heure, une heure par jour. Il nous faut une neige de printemps, chargée en eau, avec une fine pellicule d’eau entre ski et neige. Et tout ça, ce sont des choses qui sont données par nature ou non. » Alors, le record tombera-t-il ? Réponse d’ici le 25 mars !