C’est un classique : avant de démarrer leur saison, les équipes professionnelles ont l’habitude d’aller « prendre l’air » en montagne, histoire d’entamer la compétition du bon pied. D’un point de vue physiologique, l’intérêt est de rajouter une contrainte qui va obliger le corps à se reconstruire de manière plus forte. Le léger stress hypoxique, en privant le corps d’une petite partie de l’oxygène dont il a besoin, va le contraindre à produire plus d’hémoglobine, favorisant ainsi le transport de l’oxygène.
En plus de cet intérêt physiologique, ces stages en altitude permettent de rompre avec le quotidien d’un centre d’entraînement, de créer du lien et de travailler l’aspect mental en rechargeant les batteries au grand air.
A Tignes, de Zidane à Roglic
En la matière, Tignes en a vu passer un certain nombre. Avant leur victoire lors de la Coupe du monde 1998, les Bleus d’Aimé Jacquet étaient en effet venus s’oxygéner dans la station savoyarde. Une habitude qui a perduré pendant une décennie, pour les compétitions suivantes… avant que les footballeurs de l’équipe de France ne soient imités par leurs homologues du rugby, l’Olympique Lyonnais, le Grenoble Foot 38, le RC Toulon, le Stade Français ou le Stade de Reims, pour ne citer qu’eux.
« Notre terrain en herbe naturelle à plus de 2 100 m d’altitude a été développé pour le haut-niveau », détaille Frédéric Porte, directeur général de Tignes Développement. « Pour les sportifs, c’est l’occasion d’un dépaysement dans un cadre incroyable de haute-montagne. » Primoz Roglic et l’équipe cycliste Jumbo-Visma sont également des inconditionnels de Tignes, avec qui l’équipe a signé un partenariat.
Les Verts ont rendez-vous à La Plagne
Non loin de là, à La Plagne, la préparation est également à l’honneur. Depuis l’été dernier, la station est partenaire de l’AS Saint-Etienne, le club aux dix titres de champion de France. Un partenariat que la station envisage comme « une opportunité pour diversifier l’offre entre la mi-juin et la mi-septembre en s’adressant à une cible différente. Le stade de football / rugby en est devenu le fer de lance. Son altitude et son gazon naturel sont des atouts précieux et suffisamment rares pour séduire les équipes et se faire connaitre. » Le LOU rugby a également récemment signé avec La Plagne pour le même type de collaboration.
Non loin de là, à Courchevel, c’est le Racing 92 qui a ses quartiers. Côté handball, le Montpellier Agglomération Handball prend de l’altitude aux Carroz d’Araches, alors que leurs homologues de Chambéry oscillaient récemment entre La Toussuire (ou l’équipe de France de handball est venue se préparer en 2008, 2012 et 2016 avant les Jeux Olympiques) et, plus récemment, Les Saisies.
Les Pyrénées attirent les rugbymen, les Vosges et le Massif Central les footballeurs
Dans les Pyrénées, c’est Font Romeu qui est spécialisée dans l’accueil des champions. En effet, le Centre de ressources, d’expertise et de performance sportive et Centre national d’entraînement en altitude (CREPS-CNEA) a vu passer 270 médaillés olympiques, dont 104 champions olympiques depuis sa création. De leur côté, les rugbymen du Biarritz Olympique, du Castres Olympique et ceux du Stade Toulousain ont leurs habitudes à Saint-Lary, alors que les footballeurs du FC Pau prennent souvent de l’altitude à la Pierre Saint Martin.
Quant aux footballeurs de l’AS Nancy-Lorraine, ils ont récemment pu profiter des infrastructures du parc aventure de La Bresse, dans les Vosges, imitant ainsi leurs homologues du FC Sochaux-Montbéliard, qui se sont préparés à Ramberchamp, toujours dans les Vosges, avant la saison 2019-2020. Enfin, depuis près de 20 ans, le Clermont Foot lance sa saison au Chambon sur Lignon, dans le Massif central, à plus de 1000 mètres d’altitude. Autant d’exemples qui renforcent l’idée selon laquelle l’altitude est bonne pour la victoire.
Si les massifs français sont les plus prisés, on aurait tort d’oublier certaines stations suisses, comme Verbier, où le Stade Rennais a fait récemment une partie de sa préparation. Idem pour l’Olympique de Marseille, qui a choisi le Valais avec Saillon et Lausanne. Enfin, en Haute-Savoie, près de la frontière, on se souvient que l’OGC Nice ou le RC Strasbourg étaient venus à Divonne-les-Bains ou encore que le grand Liverpool FC avait choisi Evian-les-Bains, en 2018 et 2019.
