Le VTT sur les sentiers de montagne : les 7 conseils d’un pro pour pratiquer en toute sécurité

Sur le vaste territoire de la commune de Bourg-Saint-Maurice / Les Arcs (180 km²), entre 800 et 3 816 m d’altitude, la pratique du VTT est plurielle.

« C’est un des endroits qui offre l’une des plus grandes diversités connues dans le monde du vélo, aussi bien sur route qu’en VTT où les versants adret et ubac permettent d’avoir des sentiers partagés très techniques ou accessibles et en même temps le funiculaire qui donne accès au bike park sans avoir à prendre de voiture. La diversité c’est vraiment le maître-mot ici », nous détaille en préambule Frédéric Horny, alias Fred, qui va nous guider sur une longue descente vers Bourg-Saint-Maurice – Les Arcs depuis le Fort de la Platte (ou Fort des 2 000) à travers des sentiers dédiés aux vététistes.

La commune rassemble 330 km de sentiers qu’il faut entretenir, un travail titanesque pour l’équipe des services techniques qui a régulièrement l’appui de l’Office national des forêts (ONF) pour débroussailler et bucheronner afin de rendre l’expérience la plus positive possible.   

Le VTT alpin, c’est la pratique du vélo en territoire de montagne c’est-à-dire sur des sentiers dédiés comme à Bourg-Saint-Maurice – Les Arcs ou partagés. Pratiquer dans ce cadre-là ou dans un bike park n’a rien à voir et là où le bike park offre un certain confort aux usagers, le VTT alpin peut réserver son lot de surprises. Comme pour toute activité de montagne, il faut alors savoir prendre quelques précautions que Fred Horny nous présente. 

Bien se préparer

« Il y a un réflexe de base qui est très évident sur le ski et moins sur le vélo, alors que ce sont deux sports par gravité. On a un sentiment de liberté très attaché au vélo qui fait qu’on va naturellement moins aller vers un guide ou un moniteur alors qu’ils ont beaucoup à apporter que ce soit pour apprendre la technique ou mieux connaître les chemins. Si on a le budget, c’est vraiment intéressant de le faire, ne serait-ce qu’une journée. »

Connaître le terrain

« Il y a beaucoup d’applications qui existent. Komoot qui a l’avantage d’être connu et bien répertoriée et le désavantage de ne pas donner des indications sur la difficulté. Ici, nous utilisons l’application Trailforks (gratuite) qui à l’inverse est plus pointue sur les difficultés. Nous l’utilisons sur la commune et je suis référent pour la Savoie. Dès qu’un itinéraire est proposé par un utilisateur, on va aller sur place pour le valider. »

On peut ajouter que vérifier la météo est également un élément important pour adapter sa sortie… ou la repousser ! 

Lire les panneaux

« La signalisation est très importante. Il faut rappeler aux gens que même si on est en montagne, on est toujours chez quelqu’un. Au mieux, on est sur un territoire communal et au pire, chez un particulier ou un agriculteur. On fait des rappels signalétiques qui sont du bon sens mais qui méritent d’être répétés. »

Savoir parler le patou

« Avec le VTT alpin, il y a de vrais enjeux sur le pastoralisme. On peut être amené à croiser régulièrement des patous (chiens de protection). Quand on en croise un, les précautions d’usage restent les mêmes qu’à pied : on descend du vélo, on marche, on ne montre pas de signes d’agressivité, etc. »

Jamais sans son sac

« Ce que l’on met dans son sac ? De l’eau, c’est la base. Si on a une pastille ou deux pour traiter l’eau ça peut servir car en montagne il y a des troupeaux et s’ils se trouvent en amont du point d’eau, cela mérite de prendre quelques précautions. On peut prendre quelques barres de céréales également. Un multi tools (outils multifonction), une vieille carte plastifiée solide (type carte de visite) peut permettre de réparer un pneu déchiré par une pierre. »

« Après, il y a le kit de réparation basique, puis une cartouche de gaz ou une pompe pour regonfler un pneu si besoin. J’ai une préférence pour la pompe. Enfin, une veste imperméable du type Gore-Tex car en montagne le temps change vraiment vite. »

Ajoutons à cela une couverture de survie et une petite pharmacie pour la bobologie du vététiste.

« Attention à choisir un sac à dos bien équilibré, qui ne gêne pas. Sur le VTT alpin il faut parfois tourner à des endroits exposés, il ne faut pas se faire embarquer par son sac. Je travaille avec Deuter (fabricant allemand de sac à dos) depuis des années et ce sont des sacs certes un peu plus lourds que la moyenne mais qui sont beaucoup plus équilibrés. »

On n’oublie pas les protections

« Le casque, obligatoire ! La dorsale, les genouillères et les coudières, ce n’est pas une obligation et ça appartient à chacun. Mais attention car quand on est suréquipé on a tendance à rouler plus vite. En général en montagne, qu’on soit seul ou accompagné, on doit rouler à 50% ou 60% mais jamais à fond. S’il y a des portions à passer à pied et bien il ne faut surtout pas hésiter. »

Alerter

« En cas de pépin dans les zones blanches le 112 fonctionne à peu près partout. Dans l’idéal, si on n’est pas équipé d’un outil de suivi (application, montre, balise), on prévient un tiers et lui donne une heure de retour estimée au-delà de laquelle il faudrait s’inquiéter de ne pas nous voir de retour. »

En partenariat avec Outlines
Outlines
Découvrez nos lectures liées
Restez informé, suivez le meilleur de la montagne sur vos réseaux sociaux
Réserver vos séjours :
hébergements, cours de ski, forfaits, matériel...

Dernières actus