Une grande messe des maîtres-chiens d’avalanche à la Plagne

Huit chiots de 4 à 5 mois ont ouvert le bal du recyclage départemental pour l’exercice d’avalanche fictif, organisé sur le plateau du Fornelet, à La Plagne-Montalbert, à 2 000 mètres d’altitude.

Guidés par leur doublure à deux pieds, les canins sentent, puis tâtonnent, et une fois qu’ils ont marqué les cobayes coincés dans l’avalanche, grattent énergiquement la masse de neige compacte. Alors que le maître travaille, le chien joue et part à la chasse au boudin , tenu par les victimes ensevelies. Si leur performance est jugée concluante, les jeunes apprentis pourront participer au stage national au début de l’hiver prochain.

« On les habitue à leur futur lieu de travail »

« On les habitue à leur futur lieu de travail. Nous, on monte dans la télécabine facile, mais ce n’est pas évident pour eux », explique Pascal Dufour, président de l’Association départementale des maîtres-chiens d’avalanche de la Savoie, et pisteur secouriste à La Plagne.

Afin que les conditions soient les plus réelles possibles, depuis trois jours, pisteurs secouristes et cynophiles ont mis la main à la patte. Ils ont façonné une vingtaine de trous, rebouchés à la dameuse, pour ne pas laisser d’odeur parasite. Fanny Nedelec, en formation, s’est muée en cobaye à l’intérieur. « Il fait un peu froid, sombre et on est très attentif aux bruits. »

Le maître-chien, d’une voix rassurante et rythmée lance à son chien Husko : « Allez mon gamin, on se bat ! Elle est où la madame ? » Une Canadienne de 31 ans a réussi l’exploit de rester 44 h 30 ensevelie dans le Valdôtain grâce à une poche de survie. Au fil des recyclages depuis les années 70, le métier n’a de cesse d’évoluer.

Photo Cyprien Durand-Morel
Photo Cyprien Durand-Morel

Le golden retriever, une race en vogue chez les secouristes

« Avant, on était dans la prédation avec des chiens nerveux et peu sociables comme des bergers allemands et des malinois. Les goldens retrievers sont plus joueurs, se roulent dans la neige et veulent faire plaisir à leur maître », témoigne Pascal Dufour, prenant comme exemple son labrador Twin.

En plus d’être des chiens d’avalanche, les goldens ont l’avantage d’être polyvalents. « Ce sont de bons compagnons à la maison, mais aussi pour l’aide à la personne, et pour la recherche des truffes », confirment Odile Guérin et Claude Robert, des éleveurs lorrains.

L’acceptation de femelles constitue la grande nouveauté cette année en Savoie, département qui compte le plus de chiens d’avalanche (60) en France. « Les mâles sont distraits par les périodes de chaleurs des femelles. On va donc les stériliser pour qu’elles soient opérationnelles », détaille Pascal Dufour.

« De nouveaux moyens technologiques pour retrouver les personnes »

À l’avenir, l’usage des chiens pourrait devenir stérile selon Gilles Limonne, président de la Fédération nationale des maîtres-chiens d’avalanche : « Il y aura de nouveaux moyens technologiques pour retrouver les personnes et le chien sera gardé en appoint. »

Marianne Desmons, formatrice et pisteuse secouriste à Tignes, n’en démord pas, un chien bien entraîné restera le meilleur ami des victimes. « On ne doit pas ranger le DVA en avril, mais travailler avec son chien toute l’année », prône-t-elle. La question du recyclage des chiens, au profit de la modernisation, restera donc enfouie pour encore quelques années.

Découvrez nos lectures liées
Restez informé, suivez le meilleur de la montagne sur vos réseaux sociaux
Réserver vos séjours :
hébergements, cours de ski, forfaits, matériel...

Dernières actus