Résidences de tourisme et villages vacances constituent le plus gros secteur de l’hébergement marchand en altitude avec 35% du parc immobilier, premier volume de « lits chauds en station ».
Les 18-35 ans, une génération clé
Selon la FNRT, la fédération qui représente ses acteurs, la saison s’annonce prometteuse, avec une avance de + 2,7 pts des taux de remplissage. De belles perspectives qui n’empêchent pas de s’interroger sur le temps long. C’est le cas d’Odalys Vacances, l’un des leaders du marché (2 millions de vacanciers en Europe) qui gère 60 résidences hôtels dans 40 stations dont une nouvelle cet hiver, l’Écrin à Vars (Hautes-Alpes), et vient de réaliser une étude avec l’institut Discurv, axée sur les jeunes et la montagne, dont nous livrons les résultats en primeur. « Les 18-35 ans représentent une génération clé pour l’avenir de la filière. Alors que les stations font face au défi du renouvellement de leur clientèle», indique-t-on chez Odalys.
Ce baromètre « Les Jeunes et la Montagne » porte sur un panel de 1000 répondants de 18-35 ans représentatif de la population française, avec un double objectif : mieux comprendre cette génération pour l’inciter à partir davantage en montagne l’hiver.
Le rapport qualité-prix, un critère déterminant
Il nous apprend qu’un répondant sur trois est déjà allé à la montagne en hiver, à la culture montagne acquise dès l’enfance. Ce jeune connaisseur est skieur à 82%, vient de région parisienne et appartient à la catégorie CSP+. Si un tiers des interrogés se dit réfractaire à l’altitude, à 59% en raison du prix, l’attention se porte sur le gros tiers restant, indécis « pour dynamiser la destination ». Les convaincus votent à une large majorité pour les courts séjours cet hiver (moins d’une semaine) et 90% partiront pendant les vacances. Le critère qualité-prix arrive en tête des facteurs déterminants.
Autre enseignement, selon Odalys : « La bonne image des stations françaises même si des efforts restent à faire sur le rapport qualité-prix et l’engagement environnemental. Les actions en faveur d’un tourisme plus responsable constituent un enjeu fort sur lesquelles les stations sont clairement attendues. »
Le baromètre esquisse des réponses aux demandes des jeunes : développer des offres de courts séjours, flexibles, trois jours ou week-end, développer les activités hors ski (54 % des novices sont non-skieurs), et nature, créer des lieux conviviaux types bars éphémères, des festivals, des hébergements écoresponsables, des offres de restauration axées sur le bien-être, ou encore des mobilités douces, sachant que la voiture reste le moyen de transport privilégié pour 73 % des séjournants.
Surtout ces publics attendent des offres attrayantes afin de maintenir l’attrait des destinations même en cas de faible enneigement, avec des pass ou pack multi-activité, des offres garantie neige, des formules offrant le choix entre remboursement complet ou reprogrammation du séjour sans frais en cas d’enneigement insuffisant, des réductions sur le forfait en fonction de l’ouverture réelle des pistes ou le remplacement de l’accès aux pistes par des activités alternatives gratuites.
Inoxtag et les JO 2030
C’est sur ce deuxième thème, que l’étude est la plus éclairante. Les engagements environnementaux et le manque de neige sont au cœur des préoccupations de 76 à 82 % des intentionnistes. Et l’été déploie ses charmes sur la nouvelle génération au-delà des habitués de l’hiver. 6 jeunes Français sur 10 se rend à la montagne l’été (14% tous les ans) pour des séjours plus longs, motivés par les paysages, la randonnée, la fraîcheur.
Et deux événements d’actualité semblent relancer l’intérêt des jeunes pour les cimes. D’abord le documentaire d’Inoxtag, Kaizen, sur son aventure à l’Everest que 33% d’entre eux ont vu, rehaussant pour 79% l’image de la montagne et même incitant 74% de ce public à y aller. Enfin les JO 2030 , malgré débats et polémiques, apparaissent comme une opportunité de conquête d’un nouveau public, toujours sous l’effet de ceux de Paris. 56% des jeunes Français annoncent vouloir les suivre, et plus d’un tiers aurait l’intention de s’y rendre.
Article issu du Dauphiné Libéré
