La montagne : une destination incontournable pour les Français, été comme hiver

D’abord une question de méthode. « Cette étude (*), comme toutes celles réalisées par Atout France, est la plus objective possible. Il s’agissait pour tous les partenaires de la filière montagne, d’avoir un panorama au plus proche de la réalité. Il y a eu un énorme travail préparatoire, dans l’élaboration des questions pour éviter les biais dans les réponses », explique Sylvain Charlot, délégué montagne d’Atout France, le super office de tourisme de la destination hexagonale.

La montagne, une destination attractive pour les Français

C’est sous son égide qu’a été lancé ce « baromètre montagne multisaisons » inédit, pour estimer les pratiques des Français et leurs aspirations pour l’avenir, afin de mieux adapter l’offre des massifs.

Cette série d’enquêtes sera menée sur une période de trois ans et même étendue à l’échelle européenne. Les premiers résultats ont été annoncés le mardi 28 janvier à Destination Montagnes, rendez-vous international des professionnels du tourisme en montagne, à Grenoble. Ils confirment une réalité sous-exposée. Quelle que soit la saison, la montagne constitue une destination attractive pour les Français puisque 59 % d’entre eux s’y sont rendus ces trois dernières années, pour 15 % à la journée et 44 % en séjour. Oui, la destination connaît un succès plus large en été (fréquentée par 43 % des Français) qu’en hiver (30 %). « Cela s’explique facilement. En été le périmètre est plus large, va au-delà de stations, l’accès est plus facile, les contraintes météo moindres », précise Sylvain Charlot. Pour certains sondés dans le Nord du pays, venir à Grenoble, c’est aller à la montagne.

Valloire. Photo Le DL/Tom Pham Van Suu
Valloire. Photo Le DL/Tom Pham Van Suu

Le ski reste le premier déclencheur de séjour

Surtout ce baromètre tranche avec la dernière étude de référence du Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation) – janvier 2024 –, établie sur un panel de répondants plus resserré concluant que les sports d’hiver ne concernaient annuellement que 9 % des Français. Une photographie qui fait le miel des artisans du « ski bashing », mais que cette étude vient nuancer. D’après le baromètre Atout France, on apprend qu’un Français sur quatre (25 %) a pratiqué une activité de neige ces trois dernières années, que le ski reste le premier déclencheur de séjour et la pratique la plus répandue puisqu’un Français sur cinq pratique et un Français sur sept skie chaque année, soit plus de 14 % de la population. Une donnée d’ailleurs conforme aux études de l’Union Sports & Cycle, fédérant fabricants et distributeurs d’équipements sur les pratiques sportives des Français.

Autre idée reçue mise à mal : le vieillissement des pratiquants. « C’est juste l’impact de la pyramide naturelle des âges du pays » selon Sylvain Charlot, remarquant qu’au contraire, les 18-24 ans et les 25-34 ans sont surreprésentés chez les séjournants et (+ 4 points et + 9 points) et les pratiquants du ski de fond encore plus.

Sports d’hiver, sports de riches ?

Reste cette vision : « Sports d’hiver, sports de riches. » Cliché ou réalité ? Le baromètre confirme que les catégories de ménages les moins aisées sont moins représentées dans le profil des séjournants (- 11 points) au profit des plus aisées. Si, d’après un ancien président qui entendait guerroyer avec la finance on est riche à partir de 4 000 euros par mois, pour les vacanciers à la montagne la bascule se situe à 3 000 € nets par mois et foyer. Le prix reste le premier frein au départ en hiver pour un Français sur deux.

Autre a priori qui vacille : non, la neige de culture, ça n’est pas sale. Alors que la garantie neige est le critère sensible, deux-tiers des Français ayant séjourné en montagne (hiver et/ou été) estiment qu’elle est indispensable ou utile, les jeunes s’y montrant plus favorables (plus de trois sur quatre). A contrario, près d’un quart estime qu’il s’agit d’un non-sens. Le sujet de l’enneigement reste, avec le prix, le point crucial : son insuffisance est un frein pour 1/3 des séjournants et déclenche un second frein, dans ce contexte climatique : un tiers des Français redoutent la suraffluence liée au report de clientèle vers les stations de haute altitude.

Tignes. Photo Le DL/Sylvain Muscio
Tignes. Photo Le DL/Sylvain Muscio

Un tiers des Français séjournant l’hiver sont adeptes du farniente

Enfin, dernier préjugé levé, sur les résidences secondaires, pointées du doigt pour leurs lits froids non commercialisés. Elles contribuent grandement à l’activité la destination, 36 % des Français séjournant l’hiver disposent d’un logement ou sont hébergés par la famille, un proche.

Bref, des Français attachés aux sports d’hiver mais qui à 80 % pensent que la destination aura réinventé une partie de ses activités dans dix ans. Comme le dit l’adage, “si le tout ski, c’est fini, sans le ski tout est fini”.

La diversification et la transition : axes majeurs d’évolution. Un tiers des Français séjournant l’hiver sont adeptes du farniente et 69 % se disent sensibles à l’environnement.

Méthodologie

(*) Enquête réalisée en ligne par Harris Interactive du 13 au 27 septembre 2024 auprès de 7 300 personnes représentatives des Français âgés de 18 ans et plus dont plus de 3 000 personnes ayant séjourné en montagne en France ces trois dernières années.

Article issu du Dauphiné Libéré

Découvrez nos lectures liées
Restez informé, suivez le meilleur de la montagne sur vos réseaux sociaux
Réserver vos séjours :
hébergements, cours de ski, forfaits, matériel...

Dernières actus