Du 8 février au 10 mars, les vacances d’hiver ont vu se déferler un flot de skieurs sur les massifs français, avec les Alpes en tête de cortège.
En France, si environ 20% des skieurs choisissent les vacances de février pour partir en station, il faut aussi prendre en compte que ces touristes sont normalement répartis en 3 zones démographiquement équivalentes.
En principe, les stations devraient donc connaître une fréquentation étalée équitablement sur tout le mois, sauf que la réalité est un peu différente…
Le croisement entre les Lyonnais et les Parisiens : le pic ?
Les vacances scolaires françaises sont divisées en trois zones académiques : la zone A (Lyon, Besançon, Grenoble, etc.), en congé du 22 février au 10 mars, la zone B (Marseille, Lille, Strasbourg, etc.), du 8 février au 24 février, et la zone C (Paris, Toulouse, Montpellier, etc.), du 15 février au 3 mars.
S’il est de notoriété publique que ce sont les zones A «( Lyonnais ») et C (« Parisiens ») qui concentrent le plus de skieurs, qui devrait donc avoir causé un pic d’affluence dans les stations entre le 22 février et le 3 mars, période où les vacances de ces 2 zones se superposent, qu’en est-il vraiment ?
3ème : Les « Lyonnais », étonnamment dernier
On commence par celle qu’on pourrait penser être la zone où les gens partent le plus à la montagne en raison de leur proximité géographique. En effet, la région Auvergne-Rhône-Alpes, située en zone A, concentre en son sein toutes les Alpes du Nord, soit la majorité des stations françaises.
Lyon, la capitale, n’est situé qu’à deux heures en voiture des grandes stations savoyardes, iséroises et haut-savoyardes, et est donc idéalement situé pour le tourisme alpin. En plus de cela, la Bourgogne-Franche-Comté, qui fait partie de la même zone, comprend aussi une grande partie du Jura.
Malgré tout, la zone A ne représente au total que 28% des séjournants, soit moins que les deux autres zones.
2ème : Les « Parisiens »
On passe ensuite à la zone C, principalement représentées par l’Ile de-France et ses 12 millions d’habitants, mais aussi des Toulousains et des Montpelliérains. On pourrait se dire alors que si ne sont pas les « Lyonnais » qui vont le plus au ski, alors ce doit être cette zone, réputée pour détenir un plus haut pouvoir d’achat moyen et se permettant ainsi de plus partir en vacances que le reste de la France
Et bien, avec 32% des séjournants, ce ne sont pas eux non plus les « Parisiens » qui réservent le plus au ski. En revanche, il faut tout de même noter que si l’on fait fie des zones, l’Ile-de-France est la région qui part le plus au ski, avec 21% des séjournants.
Par région, les vrais Parisiens sont donc premiers.
1er : Les « Marseillais » et les « Lillois »
Vous l’avez compris, la zone B prend la première place du podium avec 40 % des séjournants. Comme quoi, l’imaginaire collectif se trompe parfois en laissant penser que la période comprise entre le 8 et le 15 février était la plus épargnée par le tourisme.
Chiffres rapportés par le Baromètre Montagne, une étude menée par l’institut Harris Interactive France et Toluna pour Atout France.
La raison de cette surprise ? Une inégalité démographique
Si la zone B arrive en tête, c’est avant tout parce qu’elle est bien plus peuplée que les deux autres. Avec 30 millions d’habitants, elle dépasse largement la zone C (18,5 millions) et surtout la zone A (17 millions). Forcément, plus il y a de monde en vacances, plus il y a de skieurs.
À l’inverse, la zone A, qui regroupe pourtant les régions les plus proches des massifs, est aussi la moins peuplée. Ses habitants partent proportionnellement plus au ski, mais leur faible nombre total limite leur impact sur les chiffres globaux.
Ce découpage n’est donc pas qu’une simple répartition démographique : il tient compte des habitudes touristiques des Français. Les Lyonnais et Grenoblois vont naturellement plus au ski que les Lillois ou Amiénois, alors pour éviter que certaines semaines soient surchargées en station, la zone A a été pensée moins peuplée.
Toujours est-il que ce classement n’est qu’une moyenne nationale et que si vous partez skier à Courchevel par exemple, qui se situe dans les Alpes du nord, proche de Lyon, il y aura certainement plus de monde pendant les vacances de la zone A que la zone B.
D'après un rapport de la Cour des comptes en février 2024, « En France, la proportion de skieurs étrangers est de 30 % », un chiffre éloquent qui rappelle que la montée en fréquentation ne repose pas uniquement sur les semaines de congés hexagonales.
Pour ceux qui préparent leur séjour et cherchent à éviter la cohue, il est donc essentiel d'observer non seulement le calendrier français, mais aussi celui des touristes qui viennent grossir les rangs sur les pistes. On compte tout de même sur les pistes tricolores 9 % de Britanniques.
On vous laisse découvrir les nationalités les plus représentées pour le ski en France dans notre article dédié.