C’est un jour spécial pour Snowleader, sûrement le plus important de l’année même.
Le Black Friday est enfin là, et cela fait longtemps que l’entreprise s’y prépare. Le coup d’envoi de cette période de promotion internationale a été donné ce jeudi et les équipes de celle qui se surnomme « The Reblochon Company » devront tenir la cadence jusqu’à lundi prochain.
En ce vendredi 29 novembre, l’immense entrepôt de Snowleader, au Versoud (Isère) redouble d’activité. En marquant cette période de solde par un ambitieux 25% de promotion sur tout les produits proposés, les commandes en sont logiquement décuplées.
Avant de vous raconter cette journée particulière dans ce lieu vertigineux, qu’est-ce que cette entreprise a de spécial pour qu’on vous en parle ?
Du garage au marché international
Snowleader, c’est au départ 2 associés, Thomas Rouault et Gaëtan Bastard Rosset, qui décident de lancer une plateforme de e-commerce dans un garage du Grand-Bornand. Puis de fil en aiguille, d’année en année, et de croissance en fulgurance, l’entreprise devient rapidement un acteur incontournable du e-commerce français.
Aujourd’hui, Snowleader, ce n’est pas seulement 3 magasins spécialisés (Annecy, Lyon et Chamonix), c’est aussi des sites dans huit pays différents (France, Italie, Suisse, Allemagne, Espagne, Autriche, Belgique et Royaume-Uni). Une expatriation qui diversifie la clientèle et élargie les possibles, permettant à la Reblochon Company d’ambitionner les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires sur l’année 2024.
- Activité : vente d’équipements d’outdoor et de montagne
- Création : 2008
- Implantations : Épagny Metz-Tessy (siège social) ; Le Versoud (site logistique) ; un autre entrepôt à Sierre (Suisse) : trois magasins (Annecy, Chamonix, Lyon)
- Effectif : 135 collaborateurs (janvier 2024)
- Chiffre d’affaires : 70 M€ en 2023
- 425 marques et 20 000 références dans son catalogue
- Croissance 2022-2023 : 10%
- Perspective de croissance sur 2023-2024 : 25%
Le Black Friday, une date clé
« Par rapport à une journée normale où on prépare autour de 500 commandes, sur le Black Friday, on parle de 4000-4500 commandes » résume Julia Rambaud depuis ses 12 années d’expérience dans l’entreprise.
Côté personnel, c’est la mobilisation générale. Là où une vingtaine d’employés suffisent à faire tourner la machine en temps de paix,, ils étaient le quadruple pour affronter ce vendredi de promotion. Un véritable bataillon d’intérimaires appelé en renfort pour contenir l’assaut d’une demande toujours plus massive.
Car depuis 5 ans, cet événement commercial importé d’outre-Atlantique a pris une part extrêmement importante du chiffre d’affaires jusqu’à rivaliser frontalement avec la période stratégique de Noël. Il faut dire que le timing est redoutable : des promotions massives sur le matériel de ski, lancées en amont de la saison hivernale, parfaites pour ceux qui veulent s’armer avant les premières descentes.
La technologie au service d’un défi logistique…
Comment tenir la ligne face à un tel raz-de-marée de commandes ? La question est d’autant plus cruciale pour Snowleader, entreprise 100 % française, du siège social à l’entrepôt en passant par les magasins. Un modèle qui pourrait sembler vulnérable face aux géants internationaux du e-commerce.
Et pourtant, la riposte est bien rodée. Son arme principale… une organisation millimétrée et deux innovations technologiques dignes d’un centre de commandement.
À commencer par le redoutable « autostore » : un monstre d’acier de huit mètres de haut, déployé sur 600 m² au cœur d’un entrepôt de 5 000 m². À l’intérieur, 20 000 bacs logés en rangs serrés, manœuvrés par seize robots qui patrouillent en haut de la structure. Leur mission : extraire à toute vitesse le bon produit et le transmettre à l’arrière, où les préparateurs finalisent les envois.
Au final, l’autostore permet à un opérateur d’aller chercher entre 330 et 350 articles par heure, ce qui au moment du Black Friday, représente un gain de temps plus que bienvenu.
Mais le champ de bataille logistique ne s’arrête pas là. En deuxième ligne, une autre technologie entre en jeu du côté de l’emballage. Deux machines ultra-performantes assurent la mise en colis en un temps record, tout en ajustant chaque carton à la taille exacte du produit. Un tir de précision qui évite le gaspillage de carton et supprime le recours aux matériaux de calage. Un gain de temps, d’espace et de munitions.
… rendue possible par une organisation humaine
Aussi sophistiquées soient-elles, ces technologies ne remplacent pas l’essentiel : la main de l’homme. Car derrière les robots et les machines, c’est toute une armée de logisticiens qui orchestre les opérations avec une précision redoutable. L’organisation pensée pour optimiser chaque seconde donne presque le vertige.
Sur le terrain, l’entrepôt fonctionne comme une base stratégiquement compartimentée. Trois grandes zones de stockage structurent l’espace selon la nature des produits : textile et petit matériel d’un côté, équipements plus volumineux de l’autre, et enfin une zone entièrement dédiée au ski.
Autour de ces zones gravitent quatre services clés, chacun occupant une position géographique bien définie :
- Le service de réception
- Le service préparation de commande
- Le service emballage et expédition
- Le service bonus : l’atelier « ski », où les fixations sont installées sur les ski (sur-mesure des clients)
Un agencement millimétré qui transforme l’entrepôt en une véritable fourmilière humaine, où chaque opérateur connaît sa mission avec une précision chirurgicale. Une organisation qui compresse au maximum les délais d’expédition, pour tenir la cadence infernale.
« On s’engage à expédier une commande le jour même, à condition qu’elle soit passée avant midi », confirme Julia Rambaud. Reste maintenant à connaître l’issue de cette bataille commerciale : la barre symbolique des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires sera-t-elle franchie en 2024 ?