Le Vélorail des Alpes débarque en 2025 : une balade sur l’ancienne ligne du Petit train de La Mure

Cette fois, pas de locomotive ni de wagons charriant leur lot de curieux, dans ce qui fut le premier train électrifié au monde, sous courant haute tension continu (c’était en 1903). Le Petit train de La Mure , dont l’exploitation touristique a fait les belles heures de la gare de Saint-Georges entre 1989 et 2010, a vu son parcours brutalement stoppé par un éboulement en octobre de cette année-là. S’il a repris ses trajets en 2021, ce n’est que sur sa partie haute, laissant Saint-Georges orpheline. Jusqu’à ce printemps 2025…

Pour la première fois depuis 15 ans, la ligne basse va donc reprendre du service. Mais les véhicules ont bien changé, puisqu’il s’agira désormais de draisines (leur nom technique), ces voiturettes ouvertes, actionnées à la force du mollet, et pouvant transporter quatre à cinq personnes. Le parcours entre Saint-Georges et Notre-Dame-de-Commiers fait 7 km, soit 14 allers-retours, pour une balade d’environ deux heures.

« Une activité ludique et pas du tout sportive »

Rassurons tout de suite les plus inquiets : non, le Vélorail des Alpes (c’est ainsi qu’il s’appellera) ne vous demandera pas d’efforts. Et pour cause : les véhicules sont à assistance électrique. Avec 2,75 % de pente, ce qui est conséquent pour une voie ferrée, et un vélorail de 240 kg plus les passagers, il fallait bien ça ! « C’est une activité ludique et pas du tout sportive », résume Christophe Faivre, l’exploitant.

Les futurs usagers découvriront donc le parcours (ses points de vue, ses quatre tunnels, son panorama à l’arrivée) confortablement installés, les uns sur la banquette arrière, et les deux autres sur les selles avant… là où l’on pédale !

Prévu pour un lancement début avril, le vélorail ne sera finalement fonctionnel que fin avril, voire début mai. « Nous n’avons pas de date arrêtée. Le constructeur, les Vélorails du Larzac, a subi des retards dans la livraison des matières premières », explique le maire, Norbert Grimoud. Les 22 machines, dont deux de secours, arriveront prochainement. En attendant, les services s’activent sur le site de départ, juste derrière la gare de Saint-Georges.

« En arrivant, les visiteurs trouveront un parking à leur droite (là où était situé l’ancien bâtiment du wagonnage, récemment démoli) et un autre à l’arrière de la gare. Un conteneur aménagé abritera l’accueil, avec vente de billet, de boissons et glaces », détaille le premier édile. Plus loin, un espace avec gazon et bancs (remis en état par le menuisier local, Jean-Paul Rey) permettra aux voyageurs de patienter. La Ville a également travaillé à l’aménagement de la gare d’arrivée, à Notre-Dame, qui offre une vue superbe sur l’étang situé entre les barrages de Notre-Dame et de Monteynard. « Nous avons signé une convention avec l’État (propriétaire du foncier) et le Département (gestionnaire du site et propriétaire du matériel roulant) pour une utilisation pendant quinze ans. »

Budgété à 320 000 €, et comprenant l’achat des machines, le lancement du Vélorail des Alpes bénéficie de subventions du Département (83 200 €) et de la Métropole (40 000 €). Le reste est financé par la Ville, qui compte sur un amortissement en une dizaine d’années, à la faveur de son accord financier avec l’exploitant.

« En 2025, nous fonctionnerons de mai à octobre »

Christophe Faivre est le gérant et le fondateur d’Écoloisirs, la société choisie par la Ville de Saint-Georges pour gérer le vélorail. C’est en 2010 que cet ancien fonctionnaire des Services techniques des remontées mécaniques et des transports guidés (STRMTG) a choisi de se lancer, en créant le Vélorail de la Sioule , dans l’Allier. « Ensuite, j’ai fondé ou pris la gestion d’un vélorail tous les deux ans environ », résume-t-il. Le plus important étant celui du viaduc des Fades, en Auvergne.

Informé du projet de Saint-Georges, il est venu sur place pour une étude de faisabilité et a décelé « un potentiel énorme, avec les points de vue (dont le terminus), les quatre tunnels… » Depuis sa désignation, Écoloisirs travaille donc au lancement, en collaboration avec la Ville. « Elle a quasiment tout fait en termes d’aménagements (débroussaillage, création de l’aire de pique-nique, curage des fossés des tunnels…), avec l’entreprise Sonzogni. Elle a également commandé les vélorails, qui seront dotés de roues en polyuréthane, plus silencieuses. De notre côté, nous avons obtenu toutes les autorisations (expertise Certifer). »

Écoloisirs a recruté deux salariés, en CDD de huit mois pour commencer, qui seront renforcés par des saisonniers pour l’été. « En 2025, nous fonctionnerons de mai à octobre, mais ensuite, j’espère pouvoir ouvrir à l’année, pour fidéliser le personnel », explique Christophe Faivre.

Les infos pratiques
  • Début d’exploitation : fin avril ou début mai, selon la date d’arrivée des 20 vélorails (draisines).
  • Horaires : en dehors de juillet-août, deux départs : à 11 h et à 14 h ou 16 h. En juillet-août, cinq départs : 9 h, 11 h, 14 h, 16 h 15 et 18 h 30.
  • Tarifs : 15 € par personne pour les adultes de plus de 16 ans. 10 € pour les enfants (gratuit pour les moins de 5 ans). Forfait famille : 40 € (deux adultes et un, deux ou trois enfants).
  • Les draisines sont conçues pour accueillir jusqu’à quatre personnes adultes (cinq si enfants).

Article issu du Dauphiné Libéré

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