Réouverture du funiculaire de Saint-Hilaire-du-Touvet : « On vise 2027 »

Depuis juin 2024, Le Grésivaudan travaille au transfert du funiculaire jusque-là exploité par la Régie municipale des remontées mécaniques de Saint-Hilaire. Trois ans après la catastrophe, le territoire a fini de plancher sur la question cruciale du transfert de charges. En clair, il sait ce que lui coûtera le funiculaire quand il sera de nouveau sur les rails. On fait le point avec Julien Lorentz, le président de la Régie.

Le Grésivaudan a voté au dernier conseil communautaire (le 16 décembre) les charges transférées du funiculaire. On comprend qu’il reprend la main.

« On a effectivement évalué les recettes et les charges, ou plutôt la Commission locale des charges transférées (Clect) l’a fait. Elle a analysé tous les documents financiers en fonctionnement et investissements sur les 20 dernières années. Elle a pris en compte tous les paramètres financiers et il apparaît, au bout de cet état des lieux, que le funiculaire est rentable avec un excédent de fonctionnement et d’investissement de l’ordre de 180 000 €. C’est ce montant qui a été voté et qui sera transféré à la commune du Plateau-des-Petites-Roches chaque année le jour où le funiculaire redémarrera. »

Le chiffre

Le chiffre d’affaires réalisé chaque année par le funiculaire se situait entre 600 000 et 700 000 €, ce qui lui permettait de dégager 180 000 €, investissements compris.

Ce montant a fait l’objet d’un débat avec la commune ?

« Oui, parce que les habitants souhaitaient pouvoir voir redémarrer le funiculaire, le garder et surtout pas le donner. Depuis trois ans, les élus du Plateau travaillent sur ce dossier, préparent le terrain à ce transfert, œuvrent aux côtés des experts par rapport aux études engagées. On est arrivés à cette évidence que nous avions besoin d’un maître d’ouvrage plus solide pour convaincre les services de l’État de redémarrer le funiculaire. Ce funiculaire, c’est le poumon économique et touristique du Plateau-des-Petites Roches. Et ces 180 000 € assuraient l’équilibre financier de la Régie qui exploitait aussi la station de Saint-Hilaire. »

Par contre, la station reste dans le giron communal ?

« On aurait pu imaginer un transfert global, station et funiculaire, mais étant donné l’histoire… Saint-Hilaire, depuis la catastrophe de décembre 2021, est une station fragilisée. Située à 1 000 m donc elle est directement impactée par le réchauffement climatique et l’absence de neige. Le territoire (qui gère déjà Les Sept Laux, Le Collet d’Allevard et le Col de Marcieu, NDLR) n’a pas souhaité la reprendre. Heureusement, l’association “Ag’hil” depuis deux ans se bat pour la rouvrir sur un modèle de gestion bénévole. (Le 15 décembre elle a réussi à le faire partiellement, NDLR). Tout l’intérêt pour la commune était de garder la compétence pour pouvoir signer cette convention avec “Ag’hil”. »

Avec le soutien du Grésivaudan, peut-on dire que le funiculaire va rouvrir ?

« Avec la force de frappe du Grésivaudan, on s’en rapproche. On vise 2027. Différentes études ont été réalisées et finalisés : risques et pluies torrentiels, chute de blocs, sécurité et remise aux normes du funiculaire. Il faut à présent les compiler. »

Et ces trois études, que disent-elles ?

« Elles démontrent que c’est envisageable de rouvrir le funiculaire pour un montant de l’ordre de 6 M€. Montant qui englobe les travaux engagés sur le torrent par le Symbhi pour le funiculaire et les habitations, sur la falaise (rien que pour la mise en sécurité du funiculaire, il y en a pour plus d’un million d’euros, NDLR) et sur le funiculaire (voie, gare et l’appareil). À l’échelle des 100 prochaines années, ce sont des montants raisonnables pour reconstruire cet ascenseur valléen presque centenaire emprunté par les habitants et par des milliers de touristes chaque année ».

Est-ce que l’on se dirige vers une reconstruction à l’identique du funiculaire ?

« Dans l’esprit oui, mais avec une remise aux normes importantes. On retrouvera la machinerie telle qu’on la connaît avec des ajustements comme un frein sur la poulie. L’idée est de le redémarrer avec son esprit d’origine pour conserver son aspect patrimonial. »

Quid du wagon enseveli sous des mètres cubes de gravats ?

« Le deuxième wagon stationné dans la gare haute est intact, en marche. C’est celui du bas, enseveli sous quatre mètres de gravats, qui va devoir être remis en état. Il a été sorti, analysé pièce par pièce. Et les études propres au funiculaire sont rassurantes car elles confirment que certaines pourront être réutilisées. Aujourd’hui il est stocké et protégé. Une bonne partie pourra être sauvée, notamment le châssis. Par contre, l’ossature bois du wagon a pris l’eau et devra être refaite. »

Que devient la gare basse touchée par la vague torrentielle ?

« Les experts qui l’ont étudiée et analysée ont conclu que structurellement, elle n’avait pas subi de dommages irréversibles. Les travaux ont été estimés à 500 000 €. Les dommages portent plus sur la rénovation qui avait été menée entre novembre 2019 et mai 2020. »

Et la voie ferrée ravagée par le torrent de Montfort ?

« Cette partie du chantier est toujours en cours d’analyses et de chiffrages avec les assurances. Les premières estimations pour la reprise des 300 mètres de voies tablent sur 500 000 € de travaux. »

Article issu du Dauphiné Libéré

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