Outre la route départementale, dont les travaux sont suivis par le Département, la commune a aussi des préoccupations sur son réseau routier à la suite des intempéries de décembre.
L’État tarde à donner sa réponse
« Le dossier de dotation de solidarité aux collectivités victimes d’événements climatiques a été déposé pour un montant de 5 millions d’euros, retrace Régis Simond, maire de Risoul. Nous avons tous entendu la même promesse [de la ministre déléguée aux Collectivités territoriales et à la Ruralité, Dominique Faure, NDLR] : zéro reste à charge pour les communes. Le Département et la Région sont présents, mais nous attendons toujours le retour de l’État sur son pourcentage de participation. Nous avons envoyé les informations complémentaires demandées, mais nous n’avons pas d’échéance. La commune ne peut pas se lancer dans de gros travaux tant qu’elle n’a pas les arrêtés de subventions. C’est clair et net, nous n’avons pas les moyens. »
Outre les routes forestières et le goudron endommagé, le système d’irrigation a été détruit à 50 % et les 600 000 euros de travaux n’étaient pas prévus dans le dossier d’aides. « Nous travaillons avec l’ASA de Chagne afin de trouver des co-financeurs, comme la Région, le Département, l’Agence de l’eau », note l’édile.
Le secteur de Barbein a été coupé du monde pendant les inondations. « Une fois le pont emporté refait, c’est la route qui est descendue. Elle est surveillée par le service RTM [restaration des terrains en montagne] avec des capteurs et régulièrement, nous complétons avec du remblai pour la remettre à niveau du pont. » Quant au local des services techniques, le dossier est entre les mains des assurances. « Nous devrions avoir un rendu sur ce dossier la semaine prochaine. Le local est nettoyé, mais il n’y a plus rien en matériel, tondeuses, outils… »
Début décembre 2023, à 15 jours de l’ouverture prévue de la station, une partie de la route départementale avait été emportée coupant l’accès à la station. « Le plus urgent en décembre avait été de rétablir l’accès à la station avec un pont provisoire, explique Régis Simond, maire de la commune. Aujourd’hui, le Département a étudié les moyens de tout remettre en ordre, tout est prêt, mais ce n’est pas une urgence pour nous. Le pont fonctionne très bien, c’est top ce qu’ils ont fait, c’est même devenu un attrait touristique, plaisante le maire. Nous sommes plus inquiets sur l’état de la route en amont et en aval du pont, elle est un peu en 3D. Le Département va opérer par tranches pour la remettre en état mais il est sur tous les fronts. Le Département va aussi intervenir sur les ponts au niveau de la mairie pour remettre en état les barrières. » En attendant, la commune a mis des géraniums, un peu de dignité…
« Les deux cours d’eau responsables de ces inondations, le Chalps et le Palps, ont été classés en crues centennales, précise Régis Simond. Il est aussi urgent, comme disait Marcel Cannat, de prévoir l’avenir. Si nous ne faisons rien, cela va recommencer et tout le monde dira que nous savions, mais que rien n’a été fait. »
« Nous ne savons pas à quelle sauce nous allons être mangés »
En face, de l’autre côté de la mairie, les traces des inondations sont toujours bien visibles. « Le bâtiment de la remise, c’est compliqué, avec les locaux du service technique en bas et une délégation de service public qui avait été relancée pour un petit restaurant. Il n’a jamais pu ouvrir et nous avons dû stopper la DSP, n’ayant plus le droit d’exploiter. Il y a aussi deux maisons concernées et nous ne savons pas à quelle sauce nous allons être mangés entre le fonds Barnier et le montant que va donner l’assurance. Est-ce que cela suffira ? C’est compliqué pour les propriétaires et la commune. Ce qui nous manque aujourd’hui, c’est la visibilité sur les financements et le rôle que jouera l’État. Cela nous permettrait de lancer les marchés publics et avancer. Nous aimerions que cela aille plus vite. Nous aimerions rendre la dignité à notre village. »
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