À 96 ans, Mado retourne sur les pistes de ski : « Je ne pensais jamais revivre ça »

Sous un soleil radieux, Madeleine Crepel marche en direction du télésiège de la Cachette au départ d’Arc 1 600. Une canne dans sa main droite et son bras gauche enroulé dans celui d’un des bénévoles de l’association Handi’Arcs, celle que l’on surnomme affectueusement « Mado » avance lentement mais sûrement dans la neige.

« Voilà la superstar du jour ! », nous présente son fils Bernard Crepel. Humble, Mado décroche un léger sourire. Mais la star c’est bien elle. À 96 ans, Madeleine Crepel s’apprête à retourner sur les pistes, trois décennies après sa dernière descente. Un âge record pour Handi’Arcs qui organise cette virée à la demande de sa fille Nicole, ancienne anesthésiste à l’hôpital de Bourg-Saint-Maurice.

Venus assister à l’évènement, ses enfants n’étaient pas de trop lorsqu’il a fallu équiper leur mère. La nonagénaire originaire des Pyrénées est installée dans un fauteuil handi-ski. Le temps de bien serrer les sangles, sa fille lui demande : « Tout va bien ? » Mado ne répond pas tout de suite. En réalité, elle a peur. Peur de tomber. Peur d’avoir mal. Peur du trajet sur la remontée mécanique. Philippe Jeannin, bénévole de l’association Handi’Arcs la rassure : « Sur le télésiège, vous allez être un peu surélevée mais pas de panique, on sera autour de vous pour la montée ».

Photo Le DL/Garis Gentet
Photo Le DL/Garis Gentet

L’association Handi’Arcs propose des sorties pour toute personne en situation de handicap. Plus d’infos sur www.handiarcs.net.

« Si elle se plaint, c’est qu’elle va bien »

Une fois au sommet, c’est ce dernier qui la pilote. La première descente se déroule sans encombre. Pourtant, il faut zigzaguer entre les skieurs venus nombreux en ce jour de Noël ensoleillé. En bas, Mado gémit : « J’ai mal au cou ». Alors on improvise. Un sac à dos est placé derrière sa tête et les bénévoles tentent tant bien que mal d’enrouler les sangles sur l’armature du fauteuil. En aparté, son fils glisse : « Si elle se plaint, c’est qu’elle va bien. Il y aura toujours quelque chose qui n’ira pas ». C’est son caractère. Et son charme aussi.

Après quelques descentes, Mado se sent plus à l’aise. « Je ne pensais jamais revivre ça », lâche-t-elle, émue, lors de la montée en téléphérique vers l’Aiguille Rouge. Et au sommet du domaine skiable, une vague d’émotions s’empare de la nonagénaire à la vue du mont Blanc. Une larme coule le long de sa joue. « C’est qu’il fait froid », tente de justifier Mado. Sans la contredire, ses enfants le savent : c’est une larme de joie.

Article issu du Dauphiné Libéré

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