Anthracite sur Netflix : Chamrousse brille sous les projecteurs

Au générique, défilent les remerciements aux maires des communes qui ont accueilli l’équipe d’Anthracite. Une ville, un maire. Sauf pour Chamrousse : à côté du nom de Brigitte Destanne de Bernis, figurent en effet ceux de “Christopher, Jean-Christophe et Jean-Luc”. Soit le directeur de l’office de tourisme, le responsable des services techniques et celui des pistes. Un ajout qui n’a rien d’un hasard, tant chacun a joué un rôle essentiel dans la réussite du tournage, dans la station, de cette série policière traitant des dérives d’une secte.

« On est monté à La Croix… il était sous le charme »

« Un jeune de Netflix est venu une première fois en octobre 2022, en nous expliquant qu’ils faisaient des repérages pour une série » raconte Christopher Hardy. « On est monté à La Croix… il était sous le charme », s’enthousiasme celui qui a une fâcheuse tendance à tout enjoliver.

Mais cette fois, c’était vrai ! « Ils sont revenus deux mois après, ils voulaient voir les chalets. Ils cherchaient un lac, aussi ». Ça tombe bien : du sommet de Chamrousse apparaissent les lacs Robert, décor idéal d’une scène de patinage qui tourne au drame.

« Ça a été tout un dispositif pour la tourner : il y avait 30 cm de neige dessus, il a fallu la faire enlever, et rendre la glace praticable à grands coups de seaux d’eau. Cela a pris dix jours à notre prestataire – qui, habituellement, gère l’activité de plongée sous glace ».

Une aventure d’un mois et demi

Une anecdote parmi d’autres, pour une aventure qui aura duré près d’un mois et demi au total, faisant de Chamrousse l’un des décors phares d’ Anthracite. « On pensait que la station apparaîtrait quelques minutes dans un épisode, pas qu’elle serait présente dans les six ! ».

La réussite doit beaucoup à l’investissement du personnel local. « On a bien travaillé en amont, on a été carré, on faisait le lien » explique Chloé Halot, responsable de la communication de la station. Avec un enthousiasme tel que l’équipe a même fini par tourner… dans la maison de Christopher Hardy, le directeur de l’OT !

« On était au sommet. Julius Berg, le réalisateur, me montre un chalet en me disant : “Je veux celui-là”. J’étais mal : c’était celui de la maire ! On est descendu, on arrive devant, et en fait non, Julius voulait celui d’à côté… le mien. Ils ont tourné cinq jours dedans (c’est la maison de l’héroïne policière, NDLR). Moi j’ai préféré partir, je ne voulais pas voir ça. Mais mes voisins m’ont envoyé des photos : ils avaient tout bâché, c’était flippant ».

Chloé Halot et Christopher Hardy. Photo Le DL/Stéphane Pillaud
Chloé Halot et Christopher Hardy. Photo Le DL/Stéphane Pillaud

« On avait interdiction de communiquer sur la présence d’Hatik »

Sur deux sessions de trois semaines chacune, une équipe de 70 personnes a donc investi la station : « Ils dormaient à Grenoble, mais mangeaient ici, faisaient leurs réunions, et tournaient les scènes avec les comédiens… ». Camille Lou ou Hatik à Chamrousse, voilà de quoi attiser la curiosité !

Sauf que non. « On avait interdiction de communiquer sur la présence d’Hatik, ou de parler de l’histoire. Ils ne voulaient pas être emm… » se souvient Christopher. Qui a respecté les consignes à la lettre : « Les gens savaient qu’un tournage avait lieu, mais c’est tout ».

Frustrant, quand on assiste au tractage du mobile-home de l’un des héros dans la descente de Roche-Béranger (spoil : les cordes ont cassé). Ou quand, comme Florence, on devient figurante d’un jour, dans la fameuse scène de l’incendie de la résidence du Vernon.

« On a attendu toute la journée, on a tourné à 18 heures : on devait sortir en pleurant, en toussant, en montrant notre peur. Tout s’est très bien passé, ils nous ont dit que c’était super bien. Et finalement, dans la série, on ne nous voit pas ! Moi j’apparais un quart de seconde, de dos, floue » raconte la jeune femme, qui ne regrette pas l’expérience. « Ça valait le coup ! »

« Il y aura une saison 2 »

Même réaction pour Christopher, qui s’est retrouvé dans la peau d’un policier, pilote d’une motoneige utilisée par Camille Lou pour grimper sur la scène de crime du lac gelé. « J’ai essayé de plaisanter avec elle, mais elle m’a demandé de me taire pour se concentrer ».

Dont acte. À Chamrousse, on sait se taire. On sait aussi se plier en quatre pour satisfaire une équipe de tournage devenue presque amie. « Il y avait du respect, de part et d’autre ». Tellement que lorsque Christopher a appelé le réalisateur pour le féliciter, à la sortie de la série, celui-ci lui a offert un scoop : « Il y aura une saison 2 ».

Article issu du Dauphiné Libéré

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