Grande Odyssée : sans neige, comment font les mushers pour entraîner leurs chiens

C’est dans l’impasse du Musher, à Saint-Georges-d’Espéranche, que Franck Bonnet-Gonnet allie son métier de ramoneur à sa passion enflammée du chien de traîneau.

Entouré de 15 bêtes aboyant avec entrain, le quinquagénaire grimace pourtant, en ce dimanche de novembre. « On a trois semaines de retard sur l’entraînement car je ne peux pas trop sortir les chiens les jours où les températures sont trop douces. J’ai peur qu’ils prennent un coup de chaud. »

Derrière ses paroles, c’est tout un système qui doit se mettre en place, alors « que les bêtes, qui sont naturellement dotées d’un manteau isotherme, ne peuvent pas s’entraîner au-dessus des 15 degrés ».

Pourtant, l’échéance approche. Parmi d’autres meneurs de chiens de France et d’Europe, Franck participe depuis plusieurs années à une importante course de mushers dans les Alpes enneigées  : la Grande Odyssée VVF. Cette année, la course se déroulera en janvier 2024.

Franck commence l’entraînement vers 8-9 heures du matin, quand il fait encore frais. Faute de neige, c’est un quad qui fait office de traîneau pendant les 10 à 30 kilomètres où les chiens courent. Photo Le DL /Tristan Bonhoure
Franck commence l’entraînement vers 8-9 heures du matin, quand il fait encore frais. Faute de neige, c’est un quad qui fait office de traîneau pendant les 10 à 30 kilomètres où les chiens courent. Photo Le DL /Tristan Bonhoure

S’entraîner sans neige, une habitude à prendre

Températures douces riment avec absence de neige dans un territoire de plaine. « Il n’y a pas eu de manteau neigeux stabilisé chez nous depuis plusieurs années », regrette Franck.

En conséquence, les mushers du Nord-Isère redoublent d’inventivité pour mener leur programme d’entraînement à bien. Hors de question, par exemple, d’utiliser un traîneau. C’est un quad qui prend le relais, tracté par l’attelage de chiens. « On fait tourner le moteur ou on l’éteint en fonction de si on veut travailler la force ou l’endurance des chiens », remarque Cindy Duport, jeune musher de 29 ans à aux Abrets-en-Dauphiné.

La Nord-Iséroise a pris l’habitude de sinuer dans la forêt de Bizonnes ou d’aller sur les chemins plats de Granieu. Franck, lui, raffole des sentiers de forêts ceignant Saint-Georges-d’Espéranche, parfois boueux ou tapissés de branches en cette saison. « Les promeneurs et chasseurs sont habitués. Ils nous acceptent bien », note le quinquagénaire.

Ce n’est que rarement que les deux mushers montent une expédition pour pratiquer quelques jours en altitude, dans le Vercors pour Franck et dans la région d’Albertville pour Cindy. « Il y a eu plusieurs années où mes chiens n’ont pu aller dans la neige qu’une ou deux journées avant la compétition », souligne la jeune femme.

Et d’ajouter : « Comme les chiens ne sont plus habitués, on leur met des bottines pour éviter qu’ils ne se fassent des crevasses entre les pattes. »

Pour hydrater les chiens, alors qu’il fait déjà 19 degrés à 10 heures, mi-novembre, Franck et sa compagne Florence leur donnent du jus de viande après l’entraînement. Photo Le DL /Tristan Bonhoure
Pour hydrater les chiens, alors qu’il fait déjà 19 degrés à 10 heures, mi-novembre, Franck et sa compagne Florence leur donnent du jus de viande après l’entraînement. Photo Le DL /Tristan Bonhoure

Le podium à portée de main ?

Si la course prévue en 2024 aura lieu dans les Alpes enneigées, une pratique loin des paysages blancs n’empêche pas Cindy Duport d’avoir de grandes ambitions pour la course. Déjà gagnante à plusieurs reprises de la catégorie “Limited” , elle s’est lancé cette année pour défi de monter sur le podium dans une nouvelle catégorie, “Open”, où sont attendus « plusieurs mushers de haut niveau. » Pour Franck Bonnet-Gonnet, qui concourt aussi en Open, c’est une autre histoire. « C’est une course où il y a beaucoup d’abandons. Si j’arrive à finir en gardant mes chiens dans les meilleures conditions de santé, ce sera déjà très bien.  »

Le musher de Saint-Georges-d’Espéranche lorgne déjà sur de nouveaux horizons. Il prépare une course en Suède et espère bien, « pourquoi pas, aller m’installer là-bas. Question chiens de traîneau et paysages hivernaux, on passerait à la vitesse supérieure ». La Grande Odyssée VVF : une course à travers Vercors et Chartreuse.

Cindy Duport (ici à gauche), régulièrement deuxième ou première de la Grande Odyssée, catégorie “Limited”, espère bien se dépasser cette année, pour atteindre le podium dans une autre catégorie. Photo Le DL /Antoine Chandellier
Cindy Duport (ici à gauche), régulièrement deuxième ou première de la Grande Odyssée, catégorie “Limited”, espère bien se dépasser cette année, pour atteindre le podium dans une autre catégorie. Photo Le DL /Antoine Chandellier
La Grande Odyssée VVF

La 20e édition de la course internationale de chiens de traîneau se déroulera du 13 au 25 janvier 2024.

Avalant près de 400 km dans le massif du Mont-Blanc, en Chartreuse et dans le Vercors, les quelque 65 participants s’affronteront lors de deux épreuves : “Limited” (9 chiens de traîneau) et “Open” (12 chiens de traîneau).

Article issu du Dauphiné Libéré

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