UTMB Mont-Blanc : le défi de la sécurité des participants

Quelles sont vos préoccupations en termes de sécurité  ?

« Elles sont multiples et très liées à la météo. Quand il fait très chaud, il faut faire attention à l’hydratation ; la pluie, le brouillard rendent les accès plus difficiles, les hélicoptères ne volent pas, les zones isolées sont difficilement accessibles. »

Comment vous organisez-vous ?

« On doit faire preuve de résilience. Et s’adapter. En montagne, la météo peut changer en deux heures. On peut faire des petits changements, si ça ne suffit pas, on utilise un parcours de replis et ça peut aller jusqu’à l’annulation. On a de multiples critères, des grilles qui nous aident à la décision, selon la force du vent, la pluie. »

Comment sont suivis les coureurs sur les 170 km, entre presque 20 h pour les premiers jusqu’à 48 h pour le dernier ?

« Ils ont des puces informatiques dans les dossards, avec des points réguliers, en moyenne tous les 10 km. Et avec des algorithmes, on vérifie si des coureurs sont trop en retard sur leurs prévisions. Si on constate un problème, on essaie de l’appeler, on contacte des personnes sur le terrain… On monte dans les niveaux d’alerte. »

« Aucun organisateur donne le départ en pensant qu’un athlète ne pourra pas revenir »

Est-ce que la nuit est une période plus compliquée ?

« Oui et non. Généralement les gens se regroupent la nuit. Ce n’est pas une obligation, mais un processus naturel fréquent. La nuit peut les inquiéter, donc ils sont plus vigilants. Il n’y a pas plus d’accident la nuit. Quoi qu’il en soit, il faut un niveau de vigilance permanent pour anticiper les problèmes. »

« L’athlète doit être lucide sur ses capacités et être prêt à renoncer »

Quels moyens mettez-vous sur la sécurité ?

« Sur un événement UTMB on a un dispositif de sécurité de quasiment 300 000 euros pour le personnel, l’accès hélico, radios, chrono… Et il y a en plus de tout ça presque 200 bénévoles. »

Avec le constat que le risque zéro n’existe pas ?

« Oui, comme dans la vie de tous les jours. Aucun organisateur ne donne le départ d’une course en pensant qu’un athlète ne pourra pas revenir, on fait en sorte que tous les moyens soient en place pour que la course se déroule bien. On impose un équipement obligatoire , certains coureurs râlent, mais quand ils voient qu’une couverture de survie peut sauver ils comprennent. Et puis l’acteur principal de la sécurité c’est le coureur lui-même. On ne prend pas le cerveau quand on donne un dossard… L’athlète doit être lucide sur ses capacités et être prêt à renoncer. »

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