Comment sont formés les chiens d’avalanches ?

« C’est bien mon bébé ! Bravo mon loulou », s’exclame Gilles lorsque Kodiak, son chien, ressort la truffe pleine de neige. À 3200 mètres d’altitude, sur le glacier des Deux Alpes, s’activent les chiens d’avalanche et leurs maîtres. Après une formation régulière tout au long de l’automne, la « préfo », il se retrouvent pendant quinze jours sur le terrain, où ils se forment et s’entrainent à secourir des personnes enfouies sous la neige. Début décembre 2022, une session était organisée et nous avons pu y assister.

Encadrés par l’Association nationale d’études de la neige et des avalanches (Anena), ce sont 25 chiens et leurs maîtres qui se présentent à l’examen dans le but d’obtenir le brevet national de maître-chien d’avalanche. Ils sont dirigés par une équipe de formateurs, maîtres-chiens eux aussi, qui conseillent, expliquent et forment avec bienveillance. « L’intonation de la voix est importante, tu as un peu changé de ton quand tu l’encourageais. Tu as vu, ton chien s’est retourné vers toi comme pour te demander ce qui se passait », explique un formateur à un apprenti.

Entre 140 et 150 maîtres-chiens d’avalanches en France

Le métier est souvent exercé en plus du diplôme de pisteur-secouriste, mais ce n’est pas toujours le cas. La formation accueille aussi des pompiers du secours en montagne venus de partout en France (et même de Corse !) et une monitrice de ski. Il y a entre 140 et 150 maîtres-chiens d’avalanches en France, et 60 rien qu’en Savoie. Une fois le diplôme validé, chaque binôme doit se présenter aux cinq entrainements organisés chaque hiver. À ce moment-là, les chiens sont validés pour vérifier s’ils sont toujours aptes. En dehors de ça, ils continuent à se former en s’entrainant régulièrement toute l’année à la recherche, même en dehors de la neige.

Mais en réalité, c’est un travail de longue haleine, qui commence lors de son adoption. La première étape est celle de la sélection du chien (l’Anena accepte uniquement les chiens mâles). Certaines races de chiens sont plus adaptées, comme le berger allemand, le malinois, le golden retriever, le border colie… et proviennent souvent d’un élevage sélectionné.

Le chien, accompagné de son maître (à gauche) a réussi à trouver la personne ensevelie sous la neige. Photo C.U.
Le chien, accompagné de son maître (à gauche) a réussi à trouver la personne ensevelie sous la neige. Photo C.U.

Jouer pour apprendre à secourir

Les chiots sont adoptés à deux mois, et la formation commence à cet âge-là. Son éducation se fait comme un jeu. « Ils ont associé le fait d’aller chercher des personnes ensevelies à un jeu. La récompense c’est de pouvoir jouer avec l’objet » explique Jacques Manquest, formateur à l’Anena et maître-chien passionné, qui dirige les équipes. L’objet à chercher est un genre de boudin avec des lanières. « La personne enfouie sous la neige se nomme un « apache », c’est le cobaye qui prend avec lui l’objet. Lorsqu’elle est ressortie elle joue un moment avec lui. Les chiens s’expriment en mordant, donc on les fait mordre et c’est une récompense pour eux de jouer comme ça. » précise-t-il.

Ce travail permet de déclencher « l’olfaction », c’est-à-dire la reconnaissance des odeurs. En effet, un chien d’avalanche est capable de distinguer les molécules laissées en surface par les déplacements humains, des odeurs enfouies sous la neige. « On voit déjà des progrès depuis les premiers jours, avant les chiens couraient de partout, se retournaient souvent vers nous. Mais maintenant ils sont vraiment focus et vont directement sur les tas de neige, à la recherche de l’objet », confie Alexandra, pisteur à Val Cenis en Maurienne.

Gilles et son chien Kodiak, nommé ainsi en référence à l'ours d'Alaska. Photo C.U.
Gilles et son chien Kodiak, nommé ainsi en référence à l'ours d'Alaska. Photo C.U.
Gilles et Kodiak, le binôme des Ménuires

« Maitre-chien, c’est un métier à part de celui de pisteur-secouriste. C’est une formation en plus, mais on ne fait pas ça pour avoir du prestige ou des responsabilités, c’est avant tout une passion », confie Gilles, pisteur-secouriste aux Ménuires. « Pour moi Kodiak est un membre à part entière du poste de secours, il doit trouver sa place. Il faut qu’il y ai une bonne entente entre les pisteurs et lui, car lors d’une avalanche chacun doit compter les uns sur les autres pour faire son travail et retrouver les victimes », souligne-t-il.

 

La sécurité sur les pistes et en dehors vous intéresse ? Alors consultez tous nos article sur le sujet, pour tout savoir !

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