Le vélo est un sport où l’intelligence du geste fait toute la différence. Et parmi ces gestes clés, le changement de vitesses est souvent mal compris, mal utilisé… ou totalement ignoré par les débutants. Pourtant, savoir quand et comment changer de vitesse peut transformer une sortie difficile en une belle balade, surtout en terrain montagneux.
Dans cet article, nous allons vous expliquer :
- À quoi servent les vitesses sur un vélo
- Comment fonctionnent les transmissions
- Quand changer de vitesse selon le terrain
- Comment le faire correctement pour éviter l’usure ou la casse
- Et enfin, comment progresser dans leur utilisation
1. Pourquoi changer de vitesse ?
Changer de vitesse, c’est comme changer de vitesse en voiture : vous adaptez votre moteur (vos jambes) à la route (pente, vent, type de terrain).
Les objectifs :
- Réguler l’effort : éviter de forcer inutilement ou de pédaler dans le vide.
- Préserver vos articulations, notamment les genoux.
- Économiser votre énergie, surtout sur les longues sorties ou les cols.
- Allonger la durée de vie de votre transmission.
En montagne, cette gestion est cruciale : mal utiliser ses vitesses en montée, c’est s’épuiser très vite. En descente, c’est risquer de perdre le contrôle.
2. Comment fonctionnent les vitesses ?
Un vélo à vitesses est composé de :
- Plateaux (à l’avant, 1 à 3, près des pédales).
- Pignons (à l’arrière, entre 7 et 12 sur la cassette).
- La chaîne, qui relie les deux et transmet votre énergie à la roue.
Les manettes :
- Main gauche : commande les plateaux avant (grandes différences de puissance).
- Main droite : commande les pignons arrière (réglages plus fins).
Plus le plateau est petit / plus le pignon est grand → effort plus facile.
Plus le plateau est grand / plus le pignon est petit → effort plus dur, vitesse plus rapide.
3. Les règles d’or du bon changement de vitesse
- Toujours pédaler : un dérailleur ne peut pas déplacer la chaîne à l’arrêt. Il faut pédaler doucement pour que la transmission fonctionne.
- Relâcher la pression : ne changez jamais en appuyant fort sur les pédales. Soulagez un peu l’effort au moment du passage.
- Anticiper les pentes : si vous voyez une montée, changez avant d’y être, pas une fois que vous forcez déjà.
- Éviter les croisements extrêmes : petit plateau + petit pignon ou grand plateau + grand pignon. Cela provoque un angle de chaîne exagéré qui use rapidement la transmission.
4. Quand changer de vitesse ? (selon le terrain)
- En montée : préparez-vous avant la montée en passant progressivement à un développement plus facile. Privilégiez le petit plateau avant + des pignons grands à l’arrière. Ne changez pas au milieu d’un mur raide, sauf en cas d’urgence.
- Sur le plat : adaptez selon le vent et votre fatigue. Cherchez à garder une cadence stable : entre 70 et 90 tours/minute. Évitez les vitesses trop dures qui font « tirer » sur les jambes inutilement
- En descente : passez sur un plus grand plateau si nécessaire. Utilisez les petits pignons pour éviter de pédaler dans le vide mais gardez le contrôle : inutile de pousser si la gravité fait le travail.
- En terrain varié (VTT ou gravel) : adoptez une approche souple et réactive. Restez sur un petit ou moyen plateau. Soyez prêt à changer souvent à l’arrière pour gérer bosses, racines et relances.
5. Les erreurs courantes à éviter
- Attendre d’être en côte pour changer : trop tard
- Changer en pleine pression : la chaîne peut sauter ou casser
- Utiliser toujours les mêmes vitesses : pas optimal, surtout en montagne
- Ne pas entretenir la transmission : saleté = passages difficiles
- Trop croiser la chaîne : usure rapide et bruits désagréables
6. Comment progresser dans l’usage des vitesses ?
- Entraînez-vous à ressentir votre cadence : un bon indicateur. Si vous forcez trop, ou au contraire pédalez dans le vide, c’est que le rapport n’est pas adapté.
- Explorez vos vitesses : prenez un chemin plat et testez toutes les combinaisons plateau/pignon. Observez ce qui change et quand c’est fluide ou difficile.
- Apprenez à lire le terrain : une montée ? Je change avant. Une descente ? J’anticipe la reprise au bas. Un virage technique ? Je choisis une vitesse plus facile pour relancer ensuite.
- Entretenez votre transmission : nettoyez la chaîne tous les 100 à 200 km (plus si boue/poussière). Lubrifiez-la avec une huile adaptée. Vérifiez régulièrement l’alignement du dérailleur.
7. Et en montagne ? Quelques conseils spécifiques
- Ne restez pas sur le grand plateau trop longtemps : ça use vite les jambes.
- Ne sous-estimez pas les longues montées : partez tranquille, avec une cadence régulière.
- Prévoyez un braquet adapté à votre niveau (compact ou triple plateau si débutant).
- Apprenez à jouer des vitesses pour rester fluide même quand la pente change.
Bien changer ses vitesses à vélo, ce n’est pas une affaire de technologie ou de force, mais de bon sens et d’anticipation. Pour les débutants, c’est un apprentissage essentiel qui rend chaque sortie plus agréable, plus sécurisée… et moins douloureuse.
Avec un peu de pratique, vous développerez un instinct mécanique, qui vous permettra de grimper les cols en souplesse, de relancer en sortie de virage, et de rouler longtemps sans forcer. C’est là que commence le vrai plaisir du vélo, en particulier en montagne.