À partir de quelle vitesse peut-on profiter de l’aspiration à vélo ?

Quand on pédale sur les routes de montagne, chaque watt économisé est une victoire. Pour cela, profiter de l’aspiration est une stratégie bien connue des cyclistes. Mais à partir de quelle vitesse ce phénomène devient-il efficace ? Et quelles sont les meilleures situations pour l’utiliser en montagne ? Voici notre guide complet, avec exemples concrets à l’appui.

Qu’est-ce que l’aspiration à vélo ?

L’aspiration est un phénomène aérodynamique qui permet à un cycliste de réduire la résistance de l’air en se plaçant dans le sillage d’un autre. Ce dernier crée une zone de dépression derrière lui, dans laquelle le suiveur est protégé du vent et peut ainsi rouler à effort réduit.

Jusqu’à 30 % d’économie d’énergie peuvent être réalisés à vitesse élevée, ce qui en fait un outil précieux sur route plate comme en montagne.

À partir de quelle vitesse peut-on bénéficier de l’aspiration ?

L’effet devient significatif à partir de 30 km/h, quand l’air commence à représenter une part importante de la résistance totale. En dessous de 25 km/h, le gain est plus modeste, et en dessous de 20 km/h, l’effet devient marginal sauf dans certains cas spécifiques (voir plus bas).

Exemple : le col de la Colombière (versant Le Reposoir). Dans les premières rampes assez douces autour de 4 %, vous pouvez monter à 25-30 km/h si vous êtes en forme. C’est le bon moment pour rester dans la roue d’un autre cycliste, car l’aspiration reste bénéfique avant que les pentes ne se raidissent.

Photo Le DL/Vincent Ollivier
Photo Le DL/Vincent Ollivier

L’aspiration en montagne : quand et où l’utiliser ?

En montagne, l’effet d’aspiration est limité dans les grandes montées à fort pourcentage, où les vitesses chutent souvent en dessous de 15 km/h. Mais certaines portions de parcours sont idéales pour en profiter.

1. Les faux plats montants : ces longues sections légèrement inclinées peuvent se parcourir à bonne allure, surtout en groupe.

Exemple : Le col du Galibier depuis Valloire. Entre Plan Lachat et le début des vraies rampes, la route grimpe doucement. Les groupes s’y reforment souvent. Si vous tenez la roue dans cette partie roulante, vous économiserez de l’énergie avant les 8 derniers kilomètres plus raides.

2. Les descentes et replats entre deux cols : après une longue ascension, la descente offre l’occasion de reprendre de la vitesse et de récupérer dans la roue d’un autre.

Exemple : la descente du col d’Aubisque vers le Soulor. On peut facilement dépasser 50 km/h. Rouler dans une roue permet ici de gagner de la vitesse tout en gardant de l’énergie pour la suite.

3. Les liaisons entre cols ou sur les hauts plateaux : sur des tronçons de transition, souvent ventés, se placer dans une roue est stratégiquement gagnant.

Exemple : le Plateau de Beille. Avant l’attaque du col, une portion roulante permet de monter un petit groupe et de s’économiser avant les 15 km d’ascension.

Comment maximiser les effets de l’aspiration ?

Voici quelques conseils techniques pour tirer pleinement profit de ce phénomène :

  • Restez proche (mais pas trop) 20 à 50 cm de la roue avant du cycliste devant vous. Plus c’est proche, plus l’effet est fort mais cela demande de l’attention.
  • Alignez-vous correctement. L’aspiration est maximale si vous êtes bien dans l’axe du sillage. En cas de vent latéral, adaptez votre position (formation en éventail).
  • Restez fluide et attentif. Anticipez les freinages, changements de direction et variations de rythme.

 

Et en descente ?

L’aspiration est très forte au-delà de 50 km/h, mais le risque aussi. En montagne, les descentes sont techniques. Profitez de la protection du vent si le terrain est dégagé, mais ne sacrifiez jamais la marge de sécurité.

Exemple : la descente du col de la Croix de Fer. Sur les grandes lignes droites, vous pouvez tirer parti de l’aspiration, mais dans les virages serrés, gardez vos distances.

Même en montagne, l’aspiration peut faire la différence, à condition de savoir et quand en tirer parti. Apprenez à repérer les bons moments, à vous placer efficacement, et vous pourrez gagner de précieuses minutes… ou simplement mieux gérer votre effort sur une sortie exigeante.

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