Le bivouac en montagne ne s’improvise pas, il y a des règles à respecter

Vous avez sûrement tous déjà vu ces vidéos qui nous font rêver : au petit matin, ouvrir sa tente et, les pieds presque dans l’eau, contempler le soleil levant. Et pourtant… Si ce sentiment d’intense liberté donne particulièrement envie, en pleine nature aussi, il y a des consignes à respecter.

« Depuis la période post-Covid, nous assistons à une recrudescence des activités en montagne, dont le bivouac. Si beaucoup suivent les règles de bonne conduite, d’autres personnes n’ont pas les codes. Leur pratique s’apparente alors à du camping sauvage », constate Nicolas Bernardi, responsable communication et événements de l’office de tourisme d’Arêches-Beaufort. Pour rappel, le bivouac ne doit pas être confondu avec le camping. Bivouaquer, c’est se faire discret et ne rien laisser derrière soi. C’est ne faire que passer. Bivouaquer, c’est arriver à la tombée de la nuit et repartir au lever du jour.

De nombreuses règles, pas toujours si claires

Dans le Code de l’urbanisme, plusieurs articles légifèrent cette pratique en vogue. De manière générale, il est interdit de bivouaquer sur les plages et les bords de mer. Pareil sur les sites et réserves naturels, les forêts et bois protégés ou classés. Bivouaquer n’est pas non plus autorisé sur les routes et les voies publiques, ou à moins de 500 mètres des monuments historiques classés au patrimoine. C’est enfin interdit dans un rayon de 200 mètres autour des points d’eau captée pour la consommation. Mais, comme l’indique Florent Besses, responsable des activités pleine nature de l’agglomération d’Arlysère, « ces règles sont assez vagues et s’appliquent à peu de zones de notre territoire ».

Les municipalités forcées de prendre des initiatives

C’est pourquoi, depuis le 30 avril 2023, la commune d’Arêches-Beaufort a pris un arrêté municipal afin de poser un cadre adapté au paysage local. « On ne veut pas interdire le bivouac mais le réglementer dans un souci de respect de l’environnement, de l’agriculture et des alpages », explique Nicolas Bernardi. Ainsi, bivouaquer dans un périmètre de 100 mètres autour d’un lac est prohibé. Poser sa tente dans un champ est possible, mais il faut une autorisation explicite du propriétaire. Le responsable communication et événement de l’office de tourisme ajoute quelques conseils : « Il faut chercher un lieu où l’herbe a déjà été mangée. Rester près d’un sentier, ne pas déplacer les pierres, ni faire de feu de camp. »

L’État et les offices de tourismes participent à l’effort de préservation

Pour informer les randonneurs des bonnes attitudes à adopter, un gros travail pédagogique est mené par les services de l’État et les offices de tourisme : les campagnes de communication se multiplient et des journées de sensibilisation se mettent en place. Sur le territoire Arlysère, de plus en plus de contrôles sont effectués par l’Office national des forêts (ONF), par l’Office français de la biodiversité (OFB) ou encore par la gendarmerie et la police municipale. Pour le moment, il s’agit surtout de faire de la prévention.

« Préservons nos lieux préférés pour qu’ils restent sauvages »

Mais alors, pour être dans les clous tout en s’assurant un beau panorama, où faut-il se rendre ? Les offices de tourisme sont assez réticents à l’idée de donner des lieux précis. « Cela aurait comme conséquence une surfréquentation avec des impacts négatifs : dégradations du milieu naturel et de la flore, dérangement de la faune, interdictions… Préservons nos lieux préférés pour qu’ils restent sauvages », incite le Bureau des guides d’Albertville. Florent Besses se veut rassurant : «  Des lieux, il y en a plein dans la mesure où l’on respecte ces conditions-là. Il suffit d’ouvrir les yeux. »

Face à la hausse des demandes, l’office de tourisme d’Arêches-Beaufort devrait ouvrir l’été prochain des zones réservées aux bivouaqueurs.

Le directeur de l’office de tourisme du Val d’Arly Stanislas Tochitch conseille le Foodtruck 1930 niché au sommet de La Giettaz, à la tête du Torraz. « C’est une expérience super chouette et un lieu intéressant pour une première approche du bivouac. La vue est juste canon. En plus, on vous prépare le petit-déjeuner si vous le souhaitez. » Si les randonneurs sont plus friands d’endroits isolés et sauvages, ce dernier vous dirigera sûrement vers le mont Lachat à Crest-Voland, en respectant la législation.

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