Depuis 2001, Mountain Wilderness France agit face à la problématique des aménagements abandonnés en montagne via sa campagne “Installations obsolètes ”. Elles entachent les paysages et entraînent de réels dangers pour la faune et les pratiquants.
Pour la quatrième fois depuis 2018, les bénévoles de Mountain Wilderness ont mené, ce week-end, un chantier de démontage, visant à débarrasser la nature des stigmates de la ligne Maginot des Alpes, sur le secteur du col du Mont-Cenis et ses crêtes rocheuses. Le seul chantier d’installations obsolètes en Savoie cette année (d’autres ayant lieu en Isère dans Belledonne, dans les Hautes-Alpes et les Pyrénées-Orientales), une action soutenue notamment par le Parc national de la Vanoise, dans le cadre de l’opération “Envie de Vanoise”.
Une soixantaine de bénévoles sur place
Logés en centre de vacances à Val-Cenis ou en bivouac aux abords du barrage, ils étaient une soixantaine (dont un tiers de femmes), venus principalement de Savoie, mais aussi de toute la France et même de Londres à avoir répondu à l’appel de l’association.
Nullement effrayés par l’ampleur de la tâche et un chantier particulièrement physique, ni par la météo qui, l’an dernier, fin août avait limité à la collecte à seulement quatre tonnes de ferraille et 30 kilos de verre. D’où la décision de revenir épurer ce secteur cette année.
« Le chantier était complet. Ces bénévoles sont surprenants. Certains connaissent le site, d’autres en profitent pour prolonger leurs vacances », salue Carmen Grasmick, responsable administrative et financière. « Jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, il faut voir leur implication physique, leur motivation, dans une ambiance très sympa et conviviale, comme autour des repas offerts par Satoriz. »
« Il y a encore du travail pour plusieurs années »
Ils n’ont pas eu peur, deux jours de suite, d’affronter une marche d’approche de 900 m de dénivelé positif jusqu’au fort de Malamot (sans oublier la descente), et même jusqu’à 3 000 m d’altitude pour certains.
Une petite équipe s’occupant des abords du fort de Ronce dimanche, en partie nettoyés il y a un an. Avec pics, pioches, pinces et disqueuses, ils se sont attaqués au découpage des vestiges, italiens et français, de la Seconde Guerre mondiale : au final, ce sont 11,5 tonnes de barbelés, de tôles et de poteaux, qui ont été enlevés et rassemblés en cocon pour être héliportés, lundi. « Nous sommes satisfaits, ce sont des sentiers très empruntés par les randonneurs. Mais il y a encore du travail pour plusieurs années », avoue Carmen.
La poursuite du chantier de démantèlement est dans les projets de Mountain Wilderness pour l’an prochain. Cela passe d’abord par un travail préparatoire conséquent, pour avoir les autorisations de la commune, des propriétaires, des associations du patrimoine, de la préfecture… « Après, il faut des bénévoles locaux pour faire les reconnaissances, voir où sont les installations, évaluer les outils nécessaires et le mode opératoire, préparer ce type d’opération. » Mais à en juger par le résultat de deux jours de travail, le jeu en vaut la chandelle…