Une solution pour réduire les conflits d’usage entre skieurs de fond et randonneurs pourrait être d’augmenter l’offre dédiée aux piétons, afin de limiter les divagations sur le reste du domaine.
« Au plus on propose des pistes variées et intéressantes, au plus c’est facile pour nous d’argumenter quand on demande aux gens de ne pas marcher sur les pistes de ski de fond », estime Nicolas Laguillaumy, pisteur nordique au Semnoz. « Mais au Semnoz, où on a quatre pistes différentes pour les piétons, certaines damées, d’autres non, ça n’empêche pas pour autant les soucis. » Sans compter les adeptes du kitesurf, que le vent emporte parfois sur les pistes de fond, où les fatbikes, ces vélos aux pneus élargis, qui font leur apparition sur le domaine.
Même son de cloche aux Glières, où malgré 20 km de pistes pour les marcheurs, la profusion d’offre ne règle pas le souci. « Il n’y a pas beaucoup de domaines qui proposent autant de pistes piétonnes que nous, qui soient damées, signalisées, balisées et sécurisées. Et pourtant, on note ces incivilités », note David Dupuis, responsable du domaine nordique des Glières.
« On ne peut pas s’amuser à faire ce qu’on veut »
« L’année dernière, c’était pire parce que, comme il y avait moins d’enneigement et que les gens veulent absolument marcher dans la neige, les conflits étaient encore plus importants. Cette année, avec un peu plus de neige, c’est légèrement mieux. » D’autant que les itinéraires ne peuvent pas être multipliés à l’infini. « On évolue sur des terrains qui appartiennent à des privés ou des collectivités, donc on ne peut pas s’amuser à faire ce qu’on veut, d’autant que chez nous tout se fait à l’amiable », poursuit David Dupuis. « De plus, on ne peut pas baliser certains sentiers d’été, car ils seraient difficiles à entretenir on ne pourrait pas aller y faire de secours. »
Car sur le domaine balisé, la responsabilité de l’exploitant est engagée, au contraire des autres chemins, considérés comme du hors-piste. Pas sûr, donc, qu’augmenter le nombre de kilomètres de chemins dévolus aux randonneurs règle le problème des fondeurs…
Article issu du Dauphiné Libéré