À l’approche du Tour de France féminin qui passera dans les cols savoyards cet été (le 1er et 2 août), il était judicieux de tenter de découvrir si le phénomène lié à Strava était le même chez la gent féminine. Premier élément de réponse, les cyclistes femmes utilisent elles aussi pour beaucoup l’application, même lors des courses.
Lors du Grand Prix féminin de cyclisme disputé le 20 avril dernier à Chambéry, bon nombre de KOM présents sur la course ont été remportés par des coureuses, qui ont raflé tous les temps réalisés par des amateurs. Au sein du club du Chambéry cyclisme compétition , le pôle féminin compte une trentaine de cyclistes. Ludovic Turpin, le directeur sportif, note « un jeu qui déborde parfois ».
« Des prises de risques inconditionnées »
Surtout selon le type de segments ajoute-t-il : « Il peut y avoir des prises de risques inconditionnées, surtout si c’est sur de la descente ou du plat. À la limite, si elles veulent se mesurer et tenter d’aller prendre des KOM dans les cols ça ne me dérange pas trop ». Lui-même ancien cycliste, il sait « qu’au moins 95 % » de ses coureuses utilisent Strava. Et il regrette que « le résultat puisse parfois devenir secondaire par rapport à un KOM ou un record de puissance ».
Avec les KOM, les sportifs peuvent se défier à distance, mais aussi se comparer. Sophie Creux, directrice départementale de l’UNSS en Savoie et ancienne cycliste ne voit pas d’un très bon œil l’avènement de ces challenges numériques. « Je ne vois pas trop l’intérêt de ces KOM. C’est un peu la dérive des réseaux sociaux en général. Strava n’est pas la vraie vie. Il vaut mieux se confronter sur une course tous ensemble » annonce-t-elle. Malgré tout, elle sait que dans le cyclisme actuellement, « le grand public attend cette visibilité ».
Article issu du Dauphiné Libéré