Nouveau défi pour Benjamin Védrines : le Jannu Est, un sommet encore vierge

À peine le pied posé sur le sol français et déjà reparti par monts et par vaux. Comme si son double exploit mondial du K2 fin juillet (Record de vitesse en moins de 11 heures et premier vol en parapente), avait dopé Benjamin Védrines.

Dès ce mois de septembre, l’alpiniste du Diois (Drôme), basé à Serre Chevalier (Hautes-Alpes) repart pour l’un des plus gros projets de sa carrière, du côté du Jannu, montagne himalayenne chère aux Français puisque cette pyramide de près de 8000 m, satellite du Kangchenjunga (8586m), à la frontière indienne, a été gravie pour la première fois en 1962 par les stars de l’époque, René Desmaison, Robert Paragot, Lionel Terray et consorts.

Benjamin Védrines. Photo Le DL/Antoine Chandellier
Benjamin Védrines. Photo Le DL/Antoine Chandellier

« Aucun être humain n’a jamais grimpé là-haut »

Reste que le sommet Est du Jannu (7485 m) est toujours vierge. Il constitue même l’un des derniers défis himalayens. « Nous ne voulons pas prendre l’itinéraire le plus facile » précise le montagnard qui excelle dans l’art de varier les registres.

Cette fois, il ne s’agit pas de courir sur une voie normale mais bien d’ouvrir un itinéraire en face nord, de 2000 mètres de haut, en style alpin, le plus pur, sans oxygène, ni corde fixe, ni assistance sur une paroi verticale en diable. « Nous privilégions l’exploration au sens le plus large du terme. Au niveau des difficultés, nous voulons repousser les limites de ce sport. En termes de topographie, aucun être humain n’a jamais grimpé là-haut. »

Védrines parle au pluriel, car pour cette première mondiale, il sera accompagné de ses plus fidèles compagnons de cordée. Le Drômois Léo Billon, membre du Groupe militaire de haute montagne, co-auteur de ses exploits dans les faces nord alpines, et son traditionnel partenaire de pente raide et d’ouvertures dans les Écrins Nicolas Jean, basé dans les Alpes du sud. Son idée : « remettre les valeurs de la cordée au goût du jour ».

Une ascension prévue en octobre

On recense pas moins de 13 tentatives pour déflorer ce qui est l’un des plus hauts sommets vierges de la planète. Autant d’expéditions qui se sont cassé les dents sur ce Jannu Est. Védrines doit son inspiration à un compagnon trop tôt disparu, Pierre Labbre, avec qui, en 2017, il avait ouvert une nouvelle voie sur le Pandra (6800 m) un sommet voisin avec vue imprenable sur cette face nord. La stratégie de cette ascension prévue en octobre, après une période de dix jours d’acclimatation, est déjà établie : grimper en flèche.

Un premier de cordée évolue en tête avec deux brins de 60 mètres de corde, rejoint par les deux autres qui à leur tour assureront le leadership. « Nous changerons de leader régulièrement pour alléger la charge mentale ». Avec pour objectif une ascension de six jours avec cinq bivouacs suspendus dans la paroi. Assurément « l’objectif le plus ambitieux de nos carrières respectives » dixit les trois membres d’une aventure hors normes.

Article issu du Dauphiné Libéré

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