Avec ses 13 200 abonnés sur YouTube (“Objectif alpinisme”) et 9 300 à sa newsletter, et plus de 7 000 followers sur les réseaux sociaux, Thomas Minot ne se prend pas pour un influenceur. Ni pour un guide de haute montagne. Lui dispense des bons conseils pour des non-initiés. « J’ai juste changé de format et remis au goût du jour ce qui se faisait avant sur des livres, des magazines, des forums. Mais il n’y avait rien sur YouTube, rien sur le Net », avoue le prof de maths du collège de La Motte-Servolex (nommé à Lyon à la rentrée).
Le jeune homme (30 ans), issu d’une famille qui pratiquait la montagne, a tiré des enseignements de son histoire personnelle. « Mon père m’a mis sur des skis très tôt. » Mais à 15 ans, la rando et le vélo n’étaient plus suffisants pour assouvir sa passion de la montagne et l’attrait pour les grands espaces. « Il fallait l’équipement, les moyens et les connaissances, c’était inaccessible et frustrant ».
« Je partage juste mon aventure, mes progrès »
Son adhésion au Caf de Lyon n’y a rien changé, jusqu’à ce que Damien, un ami de son oncle, lui prête le matériel et l’initie à l’alpinisme sur la Petite Aiguille Verte à Chamonix, et que Bertrand, contacté via Facebook, l’accompagne sur sa première sortie de ski alpinisme au col du Passon en 2017. « Magique et incroyable. Ce sont les plus beaux sports du monde. »
Partant du principe qu’il ne devait pas être le seul à galérer, Thomas a eu l’idée d’un site pour apprendre la culture de la montagne, les techniques de base, transmettre les informations utiles pour débuter de manière progressive en autodidacte. Mais aussi comment rencontrer des passionnés, préparer une sortie, donner des idées de courses… « Il n’a pas vocation à être la vérité absolue, je partage juste mon aventure, mes progrès. »
En première ligne pour le débat et les critiques
Tout en martelant son parcours, et surtout qu’il n’est pas un professionnel ( « Je passe 95 % de mon temps derrière le PC »). Même s’il s’est entouré de professionnels pour quelques vidéos de cours en ligne.
Même s’il reçoit des marques de gratitude et si d’autres sites se sont créés, Thomas Minot est aussi en première ligne pour le débat et les critiques. « Faire une chaîne sur la montagne, ce n’est pas faire de la montagne et en vivre. Moi, je la pratique avec des amis, entre adultes autonomes et consentants. Je ne vois pas de concurrence avec ce que font les professionnels, au contraire il y a plutôt de la synergie pour commencer à former. Et si je fais une erreur, avec internet, je suis vite repris. Les critiques me forcent à être hyper carré, trop parfois », conclut-il. « Tant que l’immense majorité y trouve son compte, que ça sert et que je ne suis pas hors-la-loi. »
Comme dans une cordée, la confiance et la communication sont primordiales.
Article issu du Dauphiné Libéré