Nombre de lits total : point pour la Savoie
Plus de 750 000 lits touristiques en Savoie, au-delà des 730 000 couchages marchands en Haute-Savoie : voilà ce que révèlent les chiffres clés de l’Observatoire Savoie Mont Blanc édition 2024.
Si l’on se concentre uniquement sur les stations de sports d’hiver et les communes associées, on aboutit sur une offre de près de 588 000 lits pour le département 73 et 512 000 pour le département 74.
Bref, c’est du lourd. Et encore : « tout dépend des critères de comptage pour les lits touristiques », avertit Sylvain Charlot, délégué montagne chez Atout France, l’agence de développement touristique nationale : « Selon notre segmentation, les Pays de Savoie comptent environ 2 millions de lits touristiques. C’est de loin la première zone pour la destination neige ».
La plus grande station : point pour la Haute-Savoie
Si l’on s’en tient strictement à la ville-station, c’est Chamonix qui se place devant avec quelque 60 000 lits d’après l’observatoire Savoie Mont Blanc (et même 80 000 selon d’autres sources).
Mais toute statistique est discutable : si l’on cumule les lits de la Vallée des Belleville (Les Menuires, Val Thorens, Saint-Martin-de-Belleville), on passe la barre des 74 000 couchages selon l’Observatoire Savoie Mont Blanc (pour le maire, Claude Jay, le chiffre à retenir est plutôt 60 000). Idem pour La Plagne-Tarentaise (51 000), si l’on ajoute les lits d’Aime-la-Plagne (15 500) et de Champagny-en-Vanoise (6 200). Et si l’on raisonne en domaines skiables, les villages-station du Haut-Giffre (Samoëns, Sixt etc) dament le pion à Saint-Gervais et Flaine côté Haute-Savoie. Chacun verra midi à sa porte.
Nombre de lits par habitant : point pour la Savoie
C’est bien simple : la Savoie compte carrément davantage de lits touristiques que d’habitants. Si les plaines et vallées étaient inondées, les 445 000 âmes savoyardes, selon le dernier recensement de l’Insee, pourraient toutes se réfugier en station.
Tant qu’à employer des exemples idiots, les 816 000 Hauts-Savoyards ne pourraient pas en faire autant, mais auraient la capacité d’accueillir dans leurs destinations d’altitude toute la population de Nantes et de Rennes, d’un coup. Ou de Lyon intra-muros.
Richesse produite par le ski : gros point pour la Savoie
Selon l’Insee, « la Savoie est le premier département de France sur la richesse touristique dégagée. Cette dernière représente 14 % de la richesse totale savoyarde (contre 13 % pour les Hautes-Alpes et 11,5 % pour la Corse-du-Sud, respectivement aux 2e et 3e rangs). »
14 % en richesse dégagée, c’est le double de la Haute-Savoie. La Tarentaise, à elle seule, générerait quelque 70 % de la richesse touristique savoyarde. De nombreuses sources, y compris des administrations, reprennent le chiffre de 50 % du PIB départemental qui ruissellerait du tourisme. Essentiellement de montagne et principalement l’hiver. Sauf que personne n’est capable de préciser d’où vient ce chiffre.
Le revers de la médaille pour la Savoie : une certaine dépendance à la neige, même si ce concept peut, lui aussi, être discuté. Côté Haute-Savoie, on dit souvent que l’économie marche sur trois pieds d’importance égale : le tourisme, l’agriculture et l’industrie.
Tourisme d’été : point pour la Haute-Savoie
En termes de lits touristiques, Annecy pourrait être une belle station de milieu/haut de tableau avec ses 29 000 couchages, soit davantage que La Clusaz.
Autre exemple : Thonon-les-Bains, 12 000 lits propose une offre d’accueil supérieure à celle de Valmeinier. Plus globalement, l’offre d’accueil de la Haute-Savoie est davantage diversifiée sur les saisons et dame le pion de sa voisine l’été, avec un total de 14 millions de nuitées entre juin et septembre, contre 9,2 en Savoie.
Si l’on reprend les chiffres d’Atout France, les Pays de Savoie proposeraient 2 millions de lits touristiques sur les quelque 26 millions du pays. « C’est important, c’est un moteur. Mais toute la richesse de la destination montagne française, c’est de proposer un ensemble de massifs, de paysages, de types de station différents pour répondre à toutes les attentes », insiste Sylvain Charlot.
On peut aussi relativiser par rapport aux destinations soleil. Le département du Var, par exemple, c’est, à lui seul, 1,4 million de lits touristiques.
Article issu du Dauphiné Libéré
