Après les secousses de cet automne, il restait à trouver deux directeurs pour chapeauter le domaine, c’est désormais chose faite : le 4 novembre dernier, le conseil d’administration de la station a accueilli un nouveau directeur d’exploitation et un nouveau directeur de régie.
L’activité hivernale maintenue
Gilles Calvez, un professionnel qui exerce à Gresse-en-Vercors depuis plus de 20 ans, prend les rênes de la direction d’exploitation. « Cela fait 25 ans que je travaille à Gresse. J’ai fait tous les postes, du conducteur de dameuse aux remontées mécaniques », détaille-t-il. La direction de la régie est dorénavant assurée par Jean-Pierre Demenus, fonctionnaire depuis également 25 ans dans l’exploitation de structures publiques : « Je m’occupe du volet administratif et juridique de la station qui demande un fonctionnement territorial », explique-t-il. Deux postes clefs pour le bon fonctionnement de la station qui devra poursuivre son travail d’apaisement.
C’est autour de l’avenir du domaine skiable que les divergences avaient fini par fracturer le Conseil d’administration (CA). Mais aujourd’hui, les membres du CA ont choisi « de maintenir l’activité hivernale », affirme son président Didier Riche.
Une année charnière
C’est donc une direction largement remaniée qui entend préparer la saison hivernale qui s’établit, pour la station, du 21 décembre au 9 mars. Une année décisive pour Gresse-en-Vercors qui sera suivie de près par la Chambre régionale des comptes : « On devra justifier nos résultats à la Chambre régionale des comptes », révèle Didier Riche.
Après deux années consécutives en déficit d’exploitation, la Chambre régionale des comptes a décidé de laisser, pour cette année, la gestion des outils d’exploitation à la station. En retour, cette dernière devra montrer patte blanche et s’efforcer de redresser la barre : « On devra prendre des mesures difficiles de gestion, mais on est prêt », assure le président du CA.
Avec près de 35 salariés à l’année et des retombées économiques indirectes pour les acteurs de la vallée, les trois hommes de tête du domaine souhaitent donner un second souffle à la station : « L’objectif est de résorber le déficit », soutient Didier Riche.
« Le chemin vers la diversification a commencé depuis longtemps »
Lors d’une année moyenne, le domaine skiable de Gresse-en-Vercors réalise un chiffre d’affaires compris entre 650 000 et 800 000 euros, mais lors des deux dernières saisons, la station a enregistré un déficit de 10 à 20 %. Aussi, le domaine doit s’adapter au changement climatique qui perturbe les activités hivernales et rééquilibrer ses comptes. Deux objectifs qui s’inscrivent dans « un programme plus large au long terme » selon Didier Riche et Gilles Calvez de poursuivre : « Le chemin vers la diversification a commencé depuis longtemps à Gresse, mais il n’existe aucun modèle pour “l’après” donc nous sommes ouverts à tout. »
De ce fait, le CA parie sur un élargissement de l’offre hivernale : parcours aventure et découverte dans les arbres, randonnée nocturne, ou encore exposition. Une diversité d’activités prévue pour pallier les jours de mauvais enneigement.
Question tarification, hors de question d’augmenter le prix du forfait. Plusieurs promotions sont mêmes prévues, comme les préventes ouvertes jusqu’au 21 décembre. L’entrée de la station dans le réseau de transport Transaltitude permettra également aux skieurs de bénéficier de l’aller-retour en bus et d’un forfait journée à 25 euros.
Afin de réduire les coûts d’exploitation, c’est sur les dépenses énergétiques et la masse salariale que la station entend jouer : « La masse salariale représente 50 à 60 % des coûts fixes. Privilégier les saisonniers en extra nous permet d’économiser 40 à 50 mille euros. » Des saisonniers qui sont encore attendus pour compléter les équipes.
Article issu du Dauphiné Libéré
