Une course de ski alpinisme sur un glacier : une épreuve mythique va renaître

Peut-on appeler cela une résurrection ? Un renouveau ? Une renaissance ? Dans tous les cas, après tant d’années, grâce à un groupe de personnes motivées, la Serre Che glacier va renaître de ses cendres.

Le Team Hautes-Alpes, club affilié Fédération française de la montagne et de l’escalade (FFME) basé à L’Argentière-la-Bessée, est à la baguette de cet événement. Il s’agit aussi de l’équipe qui organise La Grande trace dans le Dévoluy.

« On a voulu faire quelque chose d’ampleur »

« Plusieurs personnes du groupe avaient un lien avec le Briançonnais. On s’est donc posé la question, est-ce qu’on ne lancerait pas un événement aussi dans le Briançonnais ? », contextualise Yannick Gast , directeur de course sur la Serre Che glacier, et un des membres du comité d’organisation. « Les anciens du Team Hautes-Alpes cherchaient un repreneur. On l’a repris, et on va faire cette course au Monêtier-les-Bains. Assez rapidement, on a voulu faire quelque chose d’ampleur », poursuit-il. « Et Damien Haxaire [qui gère l’organisation de l’événement, il est également gardien du refuge des Écrins, NDLR] nous a rappelé l’existence de la Serre Che glacier. »

Ce comité s’est organisé de façon horizontale. Chacun a un rôle à jouer, dans une thématique particulière : la course, le choix du parcours, sa sécurisation, l’aspect administratif, les demandes d’autorisation, les financements, les animations, le bénévolat, les partenariats, trouver un médecin, des guides de haute montagne, se mettre en rapport avec la station pour la mise à disposition de télésièges pour du repérage, organiser les repas…

Faire revivre une course mythique des années 80-90

« On a donc pris les contacts et commencé le travail. L’idée est de l’organiser tous les deux ans, une année la Grande trace dans le Dévoluy, une année la Serre Che glacier », prévoit le directeur de course. « L’accueil dans le Briançonnais est vraiment à la hauteur. C’est à la fois des moyens financiers mis sur la table, mais aussi techniques et humains. Les collectivités locales nous aident, le Département, la Région, la commune, l’office de tourisme, et nous avons aussi des partenaires privés. Mais l’objectif est de fournir le maximum d’autofinancement possible. » Pour cela, l’inscription à la course coûte 120 euros par dossard. Le budget total s’élève à 65 000 euros.

Depuis trois ans, l’équipe s’est donc implantée peu à peu à Serre Chevalier avec ce pari un peu osé : faire revivre cette course mythique des années 80-90. Le Team a donc commencé par tâter le terrain avec une première course : l’Alpi Serre Che, organisée chaque année en janvier. Elle accueille une centaine de participants. Elle s’est déroulée ce dimanche 19 janvier.

« Il n’y a quasi plus de courses en France qui traversent des zones glaciaires »

Mais, la Serre Che glacier, c’est un autre palier : dénivelé très important, passages aériens, sur glacier, notion de course en équipe… « L’esprit se veut très “montagne”, loin des épreuves de ski alpinisme traditionnellement physiques », précise Marie de Araujo, coordinatrice de la Serre Che glacier. « Il n’y a quasi plus de courses en France qui traversent des zones glaciaires. Dès cette première réédition, la FFME a choisi cette course comme championnat de France par équipe, signe de son caractère exceptionnel. »

Ce qui diffère des éditions précédentes, c’est le volet animations pour les spectateurs. Marie de Araujo en a la charge, avec des conférences, des ateliers, des démonstrations. « Faire revivre la Serre Che glacier c’est un challenge énorme », indique-t-elle. « Avec un parcours aussi technique que grandiose, l’épreuve est digne des plus belles courses de ski alpinisme. »

Elle se court en binômes. Pour y participer, il faudra se confronter à une épreuve physique inédite de 3000 mètres de dénivelé. Les inscriptions sont déjà ouvertes.