Vallée du Vénéon : après la catastrophe, quels itinéraires de randonnée choisir ?

Frappée de plein fouet par la catastrophe de La Bérarde dans la nuit du 20 au 21 juin 2024, la vallée du Vénéon est aujourd’hui soumise à d’importantes restrictions de circulation sur l’ensemble de son territoire, les 27 kilomètres de route qui la remontent étant interdits au trafic depuis le Clapier (intersection avec la RD 1091) pour les non-résidents. Dans ces conditions, une grande partie des itinéraires de randonnée qui ont fait le succès de cette région auprès des amoureux de montagne est difficilement accessible. Néanmoins, de nombreuses alternatives existent, même si la situation est susceptible d’évoluer à tout moment en fonction des intempéries.

Tout d’abord, trois éléments fondamentaux doivent être pris en compte pour programmer une randonnée dans la vallée du Vénéon :

  • Il n’y a à l’heure actuelle qu’une seule solution pour pénétrer à l’aide d’un moyen de transport dans la vallée : prendre les télécabines qui relient la station des Deux Alpes au village de Vénosc.
  • La gendarmerie verbalise systématiquement les personnes qui pénètrent en véhicule dans le périmètre concerné par l’arrêté préfectoral.
  • L’arrêté préfectoral ne restreint pas l’accès des randonneurs à la RD 530. Elle est donc en théorie accessible aux piétons, mais attention : elle est sillonnée en permanence par de nombreux engins et poids lourds participant aux travaux, qui la rendent donc particulièrement dangereuse.

Dans le secteur Lauvitel

Dans la partie la plus accessible de la vallée, à l’ouest, le sentier du lac du Lauvitel est praticable, mais il est nécessaire, pour ne pas enfreindre l’arrêté préfectoral, de laisser son véhicule dans le secteur du lac du Buclet, au sud de Bourg-d’Oisans, la randonnée au Lauvitel étant rallongée d’1 h 15 à 1 h 30 de marche (et donc de 2 h 30 à 3 heures aller-retour).

Depuis Vénosc et Bourg d’Arud, accessibles par les télécabines, le principal itinéraire d’intérêt est la montée au refuge (ouvert sur réservation et gardé) et au lac de la Muzelle par le GR 54. Selon Pierrick Navizet, chef du service accueil et communication du Parc national des Écrins, la plus grande prudence est conseillée aux randonneurs pour passer le col de la Muzelle (2 613 m), qui est encore très enneigé.

Lac du Lauvitel. Photo Le DL/Isabelle Calendre
Lac du Lauvitel. Photo Le DL/Isabelle Calendre

Dans le secteur Vénosc/Bourg d’Arud

Depuis Vénosc, il est également possible, quoique peu intéressant, de rejoindre le secteur de Saint-Christophe-en-Oisans (La Ville) par la route jusqu’au Plan du lac, et ensuite par un beau sentier en balcon (via Le Puy et la Combe noire). Le sentier qui relie les Deux Alpes à ce même sentier en balcon est en revanche réservé aux très bons randonneurs car très exposé à certains endroits.

La brève portion de sentier qui, depuis Bourg d’Arud, longeait le Vénéon en rive gauche avant de rejoindre la RD 530 avant le Plan du Lac, est fermée car impraticable. Également totalement impraticable car emporté en de nombreux endroits par les crues successives : le sentier qui remonte le Vénéon en rive gauche depuis le Plan du Lac jusqu’à La Bérarde.

Venosc et Bourg-d'Arud vus depuis la route du Plan du Lac (RD530). Photo Le DL/Denis Masliah
Venosc et Bourg-d'Arud vus depuis la route du Plan du Lac (RD530). Photo Le DL/Denis Masliah

Dans le secteur de Saint-Christophe

Dans le secteur de Saint-Christophe (La Ville) que l’on aurait donc rejoint à pied (possibilités d’hébergement, de ravitaillement et de restauration à Saint-Christophe), la balade vers le refuge de l’Alpe-du-Pin est tout à fait possible, mais attention, ce refuge n’est ouvert que sur réservation à l’heure actuelle. Côté nord, le refuge de la Selle est ouvert et gardé (sur réservation). « Il est devenu ces dernières semaines une bonne solution de repli pour les guides de la région car les courses de haute montagne du secteur sont en conditions et on peut accéder au vallon de la Selle par les Deux Alpes », note Pierrick Navizet. Un accès par un secteur de haute montagne (la Brèche du Grand Creux) réservé cependant aux alpinistes ou aux randonneurs très confirmés.

Le refuge de la Selle. Photo Le DL/Antoine Chandellier
Le refuge de la Selle. Photo Le DL/Antoine Chandellier
La situation dans le secteur de La Bérarde

Dans la haute vallée du Vénéon, les agents du parc ont produit ces dernières semaines un travail acharné pour remettre en état les sentiers et les passerelles les plus importantes. En théorie, il est possible de rallier La Bérarde à pied par la route (20 km depuis Venosc). Mais le bourg est totalement interdit à tous par arrêté municipal. Contourner le périmètre par le nord pour s’engager dans le vallon des Étançons est impossible : le sentier n’existe plus. À l’extrémité septentrionale de ce vallon, seul le refuge du Promontoire est ouvert, accessible uniquement par la Grave et la brèche de la Meije, et donc réservé aux seuls alpinistes.

Au sud, contourner la Bérarde est possible en rive gauche du Vénéon pour se rendre au Carrelet (ouvert et gardé sur réservation), qu’une passerelle permet d’atteindre sur l’autre rive du torrent. Ce refuge est à l’heure actuelle essentiellement fréquenté par des alpinistes venus du Valgaudemard (par le col du Gioberney ou par les Rouies), l’intérêt pour les randonneurs venus de Vénosc (cinq heures de marche sur la route et encore 1 h 30 jusqu’au refuge) étant très limité…

On ajoutera que les autres refuges de la zone, Temple-Écrins, La Lavey et le Soreiller ne sont plus gardés, leurs sentiers d’accès étant désormais précédés d’une longue marche sur la route. Tous trois sont cependant ouverts en conditions de refuge d’hiver. Temple-Ecrins a ainsi gardé 25 couchages disponibles et un accès à l’eau courante.

« En fonction des intempéries, les conditions de progression sur les sentiers sont susceptibles de varier d’un jour à l’autre. C’est la raison pour laquelle il est recommandé de se renseigner sur ces conditions auprès des offices de tourisme (Vénosc, Bourg-d’Oisans) ainsi qu’à la maison du parc de Bourg-d’Oisans », conclut Pierrick Navizet, chef du service accueil et communication du Parc national des Écrins. Le site du Parc national des Écrins est également une mine de renseignements et les infos sur les sentiers et les refuges sont régulièrement mises à jour.

Article issu du Dauphiné Libéré

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