Inauguré ce vendredi 30 mai, cette boucle autour du Nant, à partir de la Redoute Marie-Thérèse, offre des panoramas à couper le souffle et deux heures de promenade sportive. La commune d’Avrieux, bien aidée dans cette opération, a tout de même consacré 650 000 euros à sa réhabilitation.
Quelques pas après avoir quitté la RD1006 au pont du Nant, on croirait entendre, dans la forêt, les murmures de Pietro et Mélie.
Que se racontent les deux jeunes gens, nés dans l’imaginaire avriolin ? Nul ne le sait, leur histoire commune leur appartient, mais le jeune homme, fils d’un cafetier d’origine italienne, et la jeune fille, ouvrière des fours à plâtre, incarnent à deux le passé des lieux. Ils accompagnent le promeneur au rythme de panneaux explicatifs, tout au long de cette boucle en forêt.
Les sentiers ont longtemps été utilisés pour rejoindre les alpages du Solliet, de Longecôte et de Pelouse. En 2013, le maire de l’époque devait fermer l’accès au pont Sévère, devenu dangereux. Il est remplacé par une passerelle suspendue, une autre étant installée au-dessus du ravin des Pavots. Ces ouvrages aériens, réalisés par l’entreprise Can, signent l’originalité de l’opération, au même titre que le parcours lui-même, confié à l’Office national des forêts (ONF), et la valorisation pédagogique et environnementale, imaginée et créée par Bois et Via, le bureau Teloa, et Anne Cassagnou pour les illustrations.
Une variante agréable du chemin du Petit-Bonheur
De fait, on ressort des Cascadelles plus savant qu’on ne l’était en commençant. « Le milieu naturel représente l’essentiel de notre patrimoine », commentait ce vendredi 30 mai, lors de l’inauguration, le maire d’Avrieux Jean-Marc Buttard. Quoi de plus normal, donc, que de le rendre accessible au plus grand nombre ? Ce n’était plus le cas depuis que l’exploitation forestière utilise d’autres accès, et que la descente des trousses de foin au village a cessé.
En revanche, les sentiers qui forment aujourd’hui Les Cascadelles deviennent une variante agréable du chemin du Petit-Bonheur, qui conduit de Modane à Bonneval-sur-Arc sur plus de 50 kilomètres. Cette escapade permet de survoler les eaux du Nant, de franchir ce qui fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, la frontière franco-italienne matérialisée par un ancien poste de douane isolé en pleine forêt, de passer sous la cascade qui donne son nom à l’ensemble, de découvrir des panoramas uniques sur la vallée, ses visages et la barrière fortifiée de l’Esseillon. Une balade, et déjà un voyage…
Article issu du Dauphiné Libéré
