8 août 1786 à 18 h 23 : le sommet du mont Blanc atteint pour la première fois

Nous sommes dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Deux visiteurs voyagent dans la vallée de Chamouny. Théodore Bourit et Horace-Bénedict de Saussure. Le premier est chantre de cathédrale et fou de montagne, le second est naturaliste. Tous les deux arrivent de Genève pour voir ces fameuses “glaciaires” de Chamouny et ce géant de neige jusque-là vierge, le mont Blanc.

De Saussure se sent prêt pour cette ascension

Bourit le fougueux l’a bien tentée, cette ascension mais trop de fougue et la malchance ont joué contre lui. Et le mont Blanc est resté inviolé.

De Saussure, grand connaisseur de cette vallée qu’il parcourt avec passion chaque année depuis 1762, se sent prêt pour cette ascension. Il voit aussi que parmi les guides chamoniards, certains pourraient bien trouver comment atteindre ce toit des Alpes. Conscient de leur âpreté au gain, il fait éditer une offre : une forte récompense ira à qui trouvera un itinéraire pour atteindre ce sommet.

Photo Le DL/Antoine Chandellier
Photo Le DL/Antoine Chandellier

En 1785, Jacques Balmat s’approche du sommet

En 1785, Jacques Balmat, chasseur, cristallier et guide, parvient seul au Grand Plateau mais une grande crevasse l’arrête dans son audacieuse tentative. Il est le premier à arriver aussi haut. En juin de l’année suivante, il assure être parvenu par les Rochers rouges jusqu’à l’épaule du mont Blanc et avoir vu Courmayeur. Le mauvais temps, l’oblige au retour, après un bivouac glacial sur le glacier du Grand Plateau.

La même année, sûr de son itinéraire téméraire, il repart avec le docteur de Chamonix, Michel Paccard. Les deux hommes ont confiance l’un en l’autre et Balmat connaît les capacités physiques du docteur, par ailleurs neveu du doyen des guides. Qui plus est, il a déjà à son actif trois tentatives au mont Blanc.

Un exploit observé depuis la vallée par des guides et des touristes équipés de télescopes

Le 7 août, les deux hommes montent au sommet de la Jonction, entre glacier des Bossons et de Taconnaz. Après une nuit au sommet de la montagne de la Côte, dans un abri de fortune, ils repartent par l’itinéraire reconnu par Balmat, en direction des Rochers rouges. Ils parviennent enfin à fouler ce sommet mythique. Il est 18 h 23. Ils restent là-haut une demi-heure, observés par guides et touristes équipés de télescopes, depuis la vallée. Leur victoire est incontestable.

Le lendemain, les deux hommes rentrent dans Chamonix. Balmat guide Paccard, atteint d’une ophtalmie.

De Saussure apprend la première le surlendemain. Pour lui, c’est une catastrophe. Il voulait qu’on lui dévoile un itinéraire et voici que deux locaux lui “volent” la première. Il se lancera aussitôt à l’assaut du monstre mais le mauvais temps le contraint à un repli.

Il le foulera l’année suivante, guidé par… Jacques Balmat.

Les grands exploits au mont Blanc
  • 8 août 1786 : première ascension Balmat et Paccard.
  • 14 juillet 1808 : Marie Paradis est la première femme à atteindre le sommet « tirée et traînée par les guides » avoua-t-elle.
  • 4 septembre 1838 : première “vraie” ascension féminine, par Henriette d’Angeville.
  • 31 janvier 1876 : première ascension hivernale par l’anglaise Isabella Straton.
  • 1820 : premier accident mortel. Il sera à l’origine de la création de la Compagnie des guides de Chamonix, le 9 mai 1823.
  • Février 1929 : Marguette Bouvier effectue la première descente à skis par -40°, avec le guide Armand Charlet.
  • 23 juin 1960 : l’aviateur Henri Giraud se pose sur le sommet du mont Blanc.

Article issu du Dauphiné Libéré

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