Arrivée d’étape la plus haute du Tour de France: pourquoi y a-t-il débat entre le Galibier et l’Iseran ?

Dans le monde du cyclisme et de la montagne, la quête des sommets ne s’arrête jamais. Parmi les records du Tour de France, celui de la plus haute arrivée d’étape de l’histoire est l’un des plus disputés… et paradoxalement, l’un des plus flous.

Deux géants des Alpes sont au cœur du débat : le col du Galibier et le col de l’Iseran. Alors, quelle est vraiment la plus haute arrivée du Tour ? On vous explique pourquoi un débat persiste.

Le Galibier en 2011 : une arrivée historique… à 2 645 mètres

Le col du Galibier est une légende du Tour depuis son premier passage en 1911. Mais c’est en 2011, à l’occasion du centenaire de la présence de ce géant des Alpes sur la Grande Boucle, que le Tour y place pour la première (et seule) fois l’arrivée d’une étape au sommet.

L’arrivée est jugée à 2 645 mètres d’altitude, juste en contrebas du tunnel (fermé aux coureurs), sur la route du col proprement dit. Ce jour-là, Andy Schleck s’impose après une échappée d’anthologie. On retient aussi la combativité de Thomas Voeckler. Ce jour-là, le Français conserve son maillot jaune pour 15 petites secondes.

  • Résultat : le Galibier devient officiellement la plus haute arrivée jamais enregistrée sur le Tour de France… mais ce statut sera bientôt contesté.

L’Iseran 2019 : un passage à 2 770 m… mais pas une arrivée ?

Le col de l’Iseran, avec ses 2 770 m, est le plus haut col routier d’Europe. En 2019, la 19e étape du Tour prévoit une arrivée à Tignes après le passage de l’Iseran. Mais un orage violent coupe la route dans la vallée de la Tarentaise, forçant les organisateurs à neutraliser la course juste après le sommet.

Les temps sont pris au passage au sommet du col, qui devient donc, de fait, le point final de l’étape. Egan Bernal est premier au sommet mais, dans ces circonstances très particulières, il n’est pas déclaré vainqueur de l’étape. Il prend quand même le maillot jaune à Julian Alaphilippe.

  • Problème : le col de l’Iseran devient ainsi le point d’arrivée le plus haut jamais atteint sur le Tour, mais certains puristes refusent de le considérer comme une « vraie arrivée d’étape », car elle n’était ni prévue, ni organisée comme telle.

Galibier ou Iseran : qui détient le vrai record ?

Tout dépend de la définition que l’on donne à une “arrivée d’étape”. Voici les deux points de vue :

  • Le Galibier en 2011 : arrivée prévue, balisée, chronométrée à 2 645 m. Aucun doute sur son statut.
  • L’Iseran en 2019 : arrivée improvisée à 2 770 m, suite à des conditions météo exceptionnelles. Pas de ligne d’arrivée officielle.

 

Les organisateurs du Tour (ASO) continuent de reconnaître le Galibier 2011 comme la plus haute arrivée officielle, mais les fans de haute montagne et de records topographiques aiment rappeler que l’Iseran, malgré les circonstances, a vu une étape s’y terminer.

Le poids des images, la légèreté des règles

Les photos d’Andy Schleck bras levés dans les nuages du Galibier restent gravées dans les mémoires. À l’inverse, l’Iseran 2019 n’a pas eu droit à une véritable célébration : pas de banderole d’arrivée, pas de podium, pas de spectateurs au sommet.

Si l’on s’en tient à la logique sportive et réglementaire, le col du Galibier conserve la palme de la plus haute arrivée d’étape « officielle » du Tour de France. Mais pour les amateurs de défis d’altitude et les puristes de la montagne, l’Iseran, avec ses 2 770 mètres, reste le sommet symbolique atteint par une étape terminée — même si ce fut dans des circonstances exceptionnelles.

En attendant, les Alpes conservent leur prestige, et la question reste ouverte… jusqu’à ce qu’un jour, peut-être, une véritable arrivée soit organisée à l’Iseran. Histoire de trancher définitivement.

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