Tour de France : six ans avant le Galibier, quelle a été la première ascension dans les Alpes ?

Le Tour de France et la montagne, une histoire d’amour… mais où tout a commencé ? Bien avant les légendaires Galibier ou Izoard, c’est sur une côte méconnue de l’Isère que s’est jouée la toute première ascension alpine du Tour. Retour sur un moment clé du cyclisme.

Quand on évoque les premières grandes montagnes franchies par le peloton du Tour de France, les noms du col du Galibier (1911) ou du col du Tourmalet (1910) viennent naturellement en tête. Pourtant, la toute première ascension dans les Alpes de l’histoire du Tour a été effectuée six ans plus tôt, en 1905, sur une montée bien moins connue : la rampe de Laffrey, en Isère.

Située au sud de Grenoble, cette montée raide de près de 12 kilomètres, culminant à 910 mètres d’altitude, a été le premier véritable obstacle montagneux dans les Alpes du Tour. À une époque où les routes étaient encore en terre et les vélos sans vitesses, cette pente à plus de 7 % de moyenne fut redoutée par les coureurs.

1905 : le Tour se durcit avec l’arrivée de la montagne

L’année 1905 marque un tournant pour le Tour de France. Après plusieurs polémiques liées à des tricheries, les organisateurs décident de rendre la course plus sélective. Henri Desgrange, père du Tour, introduit de nouvelles difficultés, dont cette fameuse rampe de Laffrey, lors de la quatrième étape entre Grenoble et Toulon (348 km).

Ce choix marque une volonté claire : tester les coureurs en altitude, et poser les bases d’un Tour plus exigeant. L’épreuve séduit, et le succès de cette nouveauté encourage l’organisation à aller encore plus loin dans les années suivantes avec l’arrivée des Pyrénées en 1910.

1911 : l’entrée des grands cols alpins

Il faut attendre 1911 pour voir les grands cols des Alpes faire leur apparition dans le Tour. Cette année-là, la cinquième étape entre Chamonix et Grenoble (366 km) passe par le col du Télégraphe et, surtout, le col du Galibier (2 556 m), un monstre inédit pour l’époque. Le peloton y découvre les douleurs de l’altitude, la rudesse des pourcentages, mais aussi la beauté brute des montagnes.

Depuis cette première incursion alpine en 1905, la montagne est devenue l’ADN du Tour de France. Chaque été, les géants des Alpes comme l’Alpe d’Huez, le Galibier, la Croix de Fer ou la Madeleine décident du sort du maillot jaune. Pourtant, tout a commencé sur cette montée vers Laffrey, gravie dans la poussière et la douleur, bien avant que les cols mythiques ne dominent le paysage du Tour.

Une ascension de plus en plus rare sur le parcours du Tour de France

Le tracé des premières éditions du Tour de France est assez simple jusqu’en 1912 : un départ de Paris, direction le nord-est, puis le sud-est, le sud-ouest, le nord-ouest et une arrivée finale dans la capitale. Une configuration qui fait de Grenoble une ville-étape pendant 8 années consécutives (de 1905 à 1912). Le peloton mettant à chaque fois le cap au sud pour rejoindre Toulon en 1905, puis Nice jusqu’en 1912, la rampe de Laffrey alors passage incontournable est, elle aussi, grimpée 8 fois de suite par les coureurs.

Depuis la montée est de plus en plus rare sur le parcours du Tour. La Grande Boucle y est passée 5 fois dans les années 1930, 2 dans les années 1950, 2 dans les années 1970, 3 dans les années 1980 et une dernière fois en 2010. Au programme d’une étape courue entre Chambéry et Gap, la rampe de Laffrey avait été classée en première catégorie. Le Belge Mario Aerts était passé en tête au sommet.

Alors que le Tour multiplie les retours aux sommets historiques, pourquoi ne pas imaginer un retour de la rampe de Laffrey dans un futur proche ? Elle n’a peut-être pas les altitudes du Galibier, mais son histoire fondatrice mériterait bien un hommage.

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