Fart de ski : « Et si on essayait un prototype qui sent la lavande ? »

Une plaque de cuisson, une casserole, une maryse et des moules en silicone en forme de rectangle. Il faut peu de matériel pour réaliser du fart. Ce produit, dont les différentes recettes restent secrètes, sert à optimiser la glisse des skis et autres snowboards, notamment dans les parties descendantes.

Photo Le DL/Séverine Mizera
Photo Le DL/Séverine Mizera

Une cinquantaine de recettes testée

Après avoir mis au point puis testé une cinquantaine de recettes, Robin Mahillon en commercialise huit : quatre dans la gamme performance et quatre pour l’entretien. Ainsi, l’entreprise Waxyn Skiwax est officiellement née en mai 2024, à Saint-Laurent-du-Cros.

Il y a trois ans ans, Robin Mahillon a répondu à une annonce pour devenir technicien auprès de l’équipe paranordique, plus précisément de biathlon. « En tant que technicien, on cherche le meilleur fart, explique-t-il. On fait souvent des mélanges de produits qui existent. Ça n’a pas toujours été concluant mais je m’amusais à trouver des recettes. » Une cinquantaine d’entre elles, avec leur composition, est notée précieusement « au gramme près ».

En avril 2022, le fluor est devenu interdit dans le fart. « Une révolution », dit Robin Mahillon :  « Pour l’équipe que je suis – une douzaine de personnes dont cinq athlètes en équipe A de biathlon paranordique –, il a fallu racheter pour 10 000 € de matériel sans fluor. »

Cinq podiums en sept courses

En novembre 2023, le technicien a conduit des recherches sur la neige et mené de nombreux essais. « Sur le ton de la blague, je dis “Et si on essayait un prototype qui sent la lavande ?” », sourit-il. À cette époque, il y avait peu de recul sur le fart sans fluor.

Lors de la Coupe du monde, trois semaines plus tard, il va donc tester son fart. Le résultat est là : « Sur les sept courses en quinze jours, on a décroché cinq podiums. On a constaté qu’il y avait beaucoup de glisse. » Peu après, aux championnats du monde, c’est Anthony Chalançon, déficient visuel, qui obtenait un titre ! Les tests sont donc plus que concluants.

Via la chambre de métiers et de l’artisanat, auprès de laquelle il est inscrit comme artisan, Robin Mahillon s’est, depuis, formé au design. « C’est un véritable plus », dit-il. Et avant de lancer le commerce de son fart, il a complété sa gamme car « il nous manquait des produits pour la neige froide et très mouillée ». Ainsi, jusqu’au 14 juillet, des essais ont été menés du côté du refuge Agnel.

Photo Le DL/Séverine Mizera
Photo Le DL/Séverine Mizera

« En local, la demande est forte »

Avec son entreprise, Robin Mahillon cible plusieurs publics : les sportifs de haut niveau, les magasins et les amateurs de glisse. « Les équipes, notamment scandinaves comme la Finlande, nous demandent des échantillons pour faire des essais, expose l’entrepreneur. En local, la demande est forte. Des skieurs comme des magasins utilisent mes produits. En ce moment, c’est un peu à flux tendu. » 

Pour se faire connaître et espérer développer la production en atelier, Robin Mahillon mise sur les grands rendez-vous du ski nordique comme Le marathon de Bessan, en Maurienne. À plus long terme, il aimerait être présent sur la Transjurassienne ou des marathons en Suisse et en Italie. Et, pourquoi pas, devenir l’une des marques invitées lors d’une manche de Coupe du monde.

Article issu du Dauphiné Libéré

Découvrez nos lectures liées
Restez informé, suivez le meilleur de la montagne sur vos réseaux sociaux
Réserver vos séjours :
hébergements, cours de ski, forfaits, matériel...

Dernières actus