« J’ai passé sept jours sans croiser personne.» Alexis Peschard vient de finir un raid à ski dans le sud des Alpes. « Là, c’est mon retour à la civilisation. » À La Foux d’Allos, il se repose quelques jours avant de reprendre son périple de Marseille jusqu’au Mont-Blanc uniquement à pieds et à skis de randonnée. Partir à l’aventure. C’est ce que cherche l’homme de 26 ans. « La découverte en général des lieux, de leur histoire et des gens, ça me plaît », explique-t-il. Mais c’est aussi le défi sportif et humain qui l’intéresse. « C’est dans la galère qu’on peut trouver le bonheur et là je n’ai jamais de filet de sécurité, je dors dehors la plupart du temps. »
En dehors des vacances au ski annuelles quand il était jeune, le Vosgien ne connaît rien des Alpes. « C’est justement pour ça que je suis là, pour découvrir. » Et tant pis s’il doit faire des détours ou changer d’itinéraire sur un conseil.
Chargé comme une mule et bien entraîné
À l’aube de son 35e jour d’aventure, il commence à découvrir les Alpes du Sud. Il a apprécié parcourir les gorges du Verdon et le massif du haut Verdon. « J’arrive à Serre-Ponçon bientôt, on m’a dit que c’était très joli. Et puis il y aura les Écrins évidemment », se réjouit-il, impatient.
Ce quotidien, il le partage avec sa communauté sur Tiktok, où il cumule 150 000 abonnés, et Instagram, 20 000 abonnés. Il se fait un nom en relatant sa première aventure : une descente de la Loire en kayak au printemps 2023. Mais le jeune homme n’a pas attendu de se faire connaître pour se lancer des défis. À vingt ans, il décide d’acheter et de rénover une maison et découvre les différents corps de métier du bâtiment. Aujourd’hui, il loue les appartements du logis pour subvenir à ses besoins durant ses voyages.
Depuis deux ans, il se prépare à partir. Puis, les grandes lignes de l’itinéraire sont posées : Marseille, Aix-en-Provence, Esparron, Sainte-Croix, Digne-les-Bains, Serre-Ponçon, parc national des Écrins, parc national de la Vanoise, mont Blanc. « Le but, c’est de partir du point d’altitude zéro en France qui est Marseille et d’arriver au sommet de l’Europe », explique Alexis Peschard. Une fois l’objectif défini, la préparation commence. Il se fait conseiller par des amis, s’entraîne au ski de randonnée – « je n’en avais jamais fait avant » – et prépare le sac de plus de 30 kg avec le nécessaire pour les changements de températures.
Hors de question de lâcher l’affaire
Le jeune homme n’a pourtant pas pu tout prévoir. Il commence son périple le 17 décembre avant de devoir s’arrêter au 13e jour à cause d’une tendinite, alors qu’il arrive dans le Verdon. « Je suis rentré chez moi et après un mois et demi de convalescence, j’ai pu repartir de là où je me suis arrêté. » Il peut enfin reprendre son défi. « Je n’ai jamais voulu abandonner. » Même si, « avec le sac lourd et la météo qui change, ça m’arrive d’avoir moins le moral ».
Mais ses rencontres et découvertes le poussent à continuer. « Je suis de retour à la civilisation plus tôt que prévu parce que je n’avais plus de batterie et de nourriture. Et en arrivant à La Foux d’Allos, en 3 minutes, je croise des gens que je ne connais pas mais qui me prêtent leur appartement pour trois jours. »
Article issu du Dauphiné Libéré
