Assis sur le télésiège, les skis ballants, les yeux rivés vers l’horizon, qui ne s’est pas déjà dit : « J’espère que le câble est solide » ? Justement ce câble, élément central des remontées mécaniques, combien pèse-t-il et combien coûte-t-il ?
Tout dépend du modèle et de la longueur du télésiège bien sûr. Mais par exemple, pour un télésiège débrayable comme celui du Lachat, au Grand-Bornand, qui hisse les skieurs à 2000 mètres d’altitude, la note de son remplacement en 2021 s’est élevée à 170 000 euros.
7,95 kilos au mètre de câble
Très exactement, 109 000 euros pour le câble en lui-même, le reste de la facture finançant la mise en place. Non, ce n’est pas la pièce qui coûte le plus cher sur ce type de mastodonte à plus de 8 millions d’euros. Toutefois, son installation est à voir.
Et pour cause, le câble d’un appareil comme celui du Lachat est un beau bébé aux mensurations XXL : 25,5 tonnes pour 3 200 mètres de long. Soit 7,95 kilos au mètre. Pour un diamètre de 49 mm. Autant dire, on ne le roule pas dans le sac à dos pour le hisser au-dessus des pylônes. Des entreprises spécialisées s’occupent de cette manœuvre dans les stations.
Dans le cas d’un remplacement, l’ancien câble est utilisé pour dérouler le nouveau et le faire passer au fil des pylônes. « L’ancien câble est coupé puis marié au nouveau. Puis à l’aide d’un gros treuil, le nouveau câble est déroulé, alors que l’ancien est enroulé dans un tour », explique Thierry Nougué, directeur d’exploitation du domaine skiable du Grand-Bornand. Une opération assez rare. Pour l’installation sur un appareil neuf, la manœuvre est différente. Et peut s’avérer délicate en fonction des conditions climatiques.
Une espérance de vie limitée
Autre complexité : un câble vit. « Les deux premières années de son installation, le câble s’allonge naturellement. Selon les marques et les fabricants, certains s’étirent d’ailleurs plus que d’autres, constate le directeur d’exploitation du domaine. Ce qui nous impose dans les trois premières années de raccourcir le câble. Nous avons une petite marge de manœuvre car les gares sont sur des sortes de gros chariots nous permettant de les reculer un peu pour absorber cet allongement, mais seulement dans une certaine mesure. »
Et côté sécurité ? Le câble est contrôlé tous les trois ans sur toute sa longueur en début de vie, puis tous les ans. Un sacré suivi. Une station comme Le Grand-Bornand, c’est quand même 47 kilomètres de câbles en cumulé sur tout le domaine.
Il faut aussi savoir qu’une ligne c’est une multitude de petits câbles métalliques. Leur usure est inspectée de près, et peut s’avérer très variable d’un appareil à l’autre. Au Grand-Bornand, par exemple, si le câble du télésiège du Lachat a été remplacé au bout de 20 ans, celui de la télécabine du Rosay a tenu plus de 30 ans. Son vieillissement dépend principalement des conditions d’utilisation de l’appareil : pente, nombre de sièges, longueur de la ligne, etc.
Et dernière info pour briller le mercredi soir lors d’un dîner : les petits ronds orange permettant d’informer les oiseaux de la présence de la ligne ne sont pas installés sur le câble, mais sur la liaison électrique qui relie les pylônes.
Article issu du Dauphiné Libéré