Boards électriques, Aérolive… : des activités insolites en Haute Tarentaise

Toujours à l’affût des dernières innovations. C’est en tout cas le leitmotiv de Pierre Simode, éducateur sportif et fondateur de Guide and Elements. L’homme de 35 ans s’est récemment lancé dans la prestation de services d’initiation de planches électriques nouvelle génération du côté de Landry en plein cœur de la vallée de la Tarentaise. « À ce jour, je suis le premier à avoir un parc complet de boards électriques à 1, 2, 3 et 4 roues », se réjouit ce Tarin d’adoption.

Mais l’énergique trentenaire a déjà un coup d’avance. « J’espère proposer en août des skis électriques tout-terrain issus d’une start-up normande. Et je serai le seul à proposer ça en France », annonce-t-il. Avant d’ajouter les yeux pétillants d’excitation : « Aux États-Unis, il y a une machine à trois roues qui permet de faire du wheeling. Tu vas pouvoir te cabrer en arrière en levant les deux roues avant. Et j’aimerais bien le faire rentrer dans le parc d’ici l’année prochaine. » La course à la nouveauté est bel et bien lancée.

« Chercher des solutions à l’année pour dynamiser la montagne »

« On est nombreux, nous, professionnels de l’outdoor et du sport, à chercher des solutions à l’année pour dynamiser la montagne et ça passe par trouver de nouvelles activités », explique Pierre Simode. Et il n’est pas le seul à tenter ce pari. Alors que le réchauffement climatique s’accélère, les grandes stations de Haute Tarentaise rivalisent d’imagination pour s’adapter à cette nouvelle donne et proposer des activités hors du commun et surtout hors saison de ski.

Le tandem classique de la montagne en été rando – vélo ne suffit plus. Il faut innover. Et de l’insolite au spectaculaire, il n’y a parfois qu’un pas… En juillet, la station de La Plagne a mis en service deux télécabines entièrement ouvertes sur ses quatre côtés pour une expérience immersive inédite offerte aux voyageurs les plus audacieux. « C’est une attraction unique au monde ! », relève Géraldine Lagrange, responsable d’exploitation d’Aérolive à la Société d’Aménagement de La Plagne (SAP). Il ne s’agit toutefois pas de la seule activité à sensation de la station.

« Une grande commune, avec la station en altitude et la vallée »

Vélo, rafting, tyrolienne, via ferrata ou encore les “mountain kart”, ces bolides qui dévalent les pentes de la station… La Plagne ouvre grand le champ des activités en saison estivale. Mais pas que. « Nous optons surtout pour une stratégie d’étalement de la fréquentation touristique avec une meilleure répartition de la clientèle sur l’ensemble des saisons », indique le directeur général de l’office de tourisme de La Grande Plagne Rémy Counil. Selon ce dernier, l’été enregistre seulement 15 % de la fréquentation touristique annuelle de la station contre une part colossale de 85 % l’hiver, ne laissant que des miettes durant les intersaisons.

« Mais nous avons la chance d’avoir une grande commune, avec la station en altitude et la vallée, rappelle Rémy Counil. Cela nous permet de développer des activités d’eau vive dans l’Isère comme l’hydrospeed, une sorte de luge individuel pour des sorties plus insolites dans la rivière. Et La Plagne est une des rares communes avec Bourg-Saint-Maurice-Les Arcs à bénéficier de cette complémentarité montagne – vallée. » Une spécificité géographique à exploiter. Comme un peu plus haut dans la vallée, à Sainte-Foy-Tarentaise.

« Mettre en place une tyrolienne avec des virages »

La petite station, née il y a une trentaine d’années , est située sur un flanc escarpé du massif montagneux des Alpes Grées, ce qui rend difficile le déploiement d’une myriade d’activités comme à La Plagne. Il faut donc ruser : « Nous réfléchissons à mettre en place une tyrolienne avec des virages qui viendra épouser au mieux le terrain », annonce Élise Gentit, directrice de l’office de tourisme de Sainte-Foy-Tarentaise. Car, pour elle, l’objectif est « d’exploiter le domaine de la manière la plus naturelle possible afin de réduire les nuisances sur l’environnement, que ce soit sur le paysage ou la faune locale. »

Ici, l’impératif de se différencier se fait plus fortement ressentir. « Certaines activités demandent des investissements colossaux pour les infrastructures… Je dis souvent que quand on n’a pas d’argent, on a des idées », philosophe Élise Gentit. Et des activités originales, la jeune station en déborde. Par exemple, il est possible d’explorer la forêt à bord d’un cani-kart, sorte de traîneau d’été tiré par des chiens. « C’est un prestataire passionné par nos amis à quatre pattes qui propose cette activité insolite et c’est uniquement à Sainte-Foy ! », s’enthousiasme Élise Gentit.

Alors se démarquer oui, mais pas à n’importe quel prix. « On a à cœur de trouver des activités, certes innovantes, mais qui restent abordables pour tous les publics et particulièrement les familles », explique la directrice de l’office de tourisme de Sainte-Foy. « L’idée est de faire venir de nouvelles personnes mais aussi de donner envie de revenir ! » Rendez-vous pris en 2025 pour voir si l’été, la montagne, ça vous gagne aussi.